L’État du Wyoming se prépare à émettre son propre stablecoin. Avec ce stablecoin, l’État américain ferait son premier pas dans une industrie de 280 milliards $ dominée par Tether et Circle. Un projet qui pourrait être rentable et permettrait de lever des fonds pour les dépenses gouvernementales.
Cependant, la question des fonctionnalités de ce stablecoin et l’hypothèse d’un rendement pose déjà problème. Alors que le GENIUS Act est censé réglementer les stablecoins adossés au dollar, la version du Wyoming pourrait s’écarter de ce cadre spécifique.
Un stablecoin gouvernementale, mais pas une monnaie numérique de banque centrale
Pour de nombreux américains, l’éventualité d’une monnaie numérique émise par les banques centrales inquiète. Ils estiment que de telles monnaies pourraient conduire à une société sans argent papier.
De plus, ils craignent que ces monnaies numériques puissent, plus tard, être utilisées contre les citoyens. C’est pour cette raison que la proposition de loi Anti-CBCD présentée pendant la Crypto Week du Sénat américain a reçu autant de soutien.
🚨BREAKING: The House has passed a bill to prevent the creation of a Central Bank Digital Currency (CBDC)
219-210. pic.twitter.com/SXhcLH2X6P
— Benny Johnson (@bennyjohnson) July 17, 2025
Le Wyoming Stable Token n’est toutefois pas un actif émis par une banque centrale. D’après la commission sénatoriale chargée du projet, le Wyoming Stable Token sera garanti par des actifs de trésorerie. C’est tout le contraire d’une monnaie de banque centrale qui peut être émise sans support.
Wyoming, la forte tête des États américains ?
Un des impératifs du GENIUS Act est que les stablecoins devaient être munis de fonctionnalités de censure. Autrement dit, le gouvernement devrait pouvoir ordonner le gel, le blocage ou l’interdiction de certaines transactions onchain.
Pour l’État du Wyoming, une telle dynamique semble poser problème. En effet, Anthony Apollo, directeur exécutif de la commission du Wyoming Stable Token souligne que l’État du Wyoming est souverain.
Contrairement à une corporation privée, l’État n’est pas systématiquement tenu d’accéder aux demandes du gouvernement fédéral. Certes, le stablecoin du Wyoming sera muni desdites fonctionnalités de censure. Mais leur application sera faite de manière discrétionnaire au niveau local.
La commission prévoit toutefois de s’associer à Chainalysis et à la firme Inca Digital afin de superviser et de réagir promptement à l’utilisation suspecte et illicite du WYST.
We're partnering with The Wyoming Stable Token Comission to support WYST, the first fully-reserved, fiat-backed stable token issued by a U.S. public entity.
We'll be working with @wyostable to ensure that WYST operates with the highest standards of transparency and security.…
— Inca Digital (@inca_digital) May 12, 2025
La question du rendement pour le Wyoming Stable Token
Le stablecoin du Wyoming pourrait proposer un rendement. C’est une éventualité que la commission étudie encore en prévision du lancement du jeton en août 2025. D’entrée de jeu, le stablecoin disposera de cette fonctionnalité, mais sa mise en service interviendra après des études plus approfondies.
Ceci dit, l’État prévoit déjà d’affecter les revenus générés par son stablecoin au financement du système éducatif local.
En attendant, une phase de test déployée sur la blockchain Avalanche est déjà en cours. Elle devrait permettre d’optimiser les paiements aux agents contractuels du gouvernement local. Précisons que le protocole AvaCloud utilisé est optimisé pour les contrats intelligents du secteur public.
A test of Wyoming’s digital currency system last week shows paying government contractors can take seconds instead of weeks, as it does now. That could be a game-changer during disasters, when people and local responders can get payments almost instantly.https://t.co/2RCAIpl73D
— Cowboy State Daily (@daily_cowboy) July 23, 2025
Pour son déploiement final, la commission étudie encore les blockchains susceptibles d’être de bons candidats. La liste contient des noms comme Ethereum, Solana, Sei, Avalanche, Aptos, etc.
Sources : decrypt.co, cointribune.com