Le Vietnam vient d’annoncer le lancement de NDAChain, une blockchain nationale conçue pour gérer les données numériques du pays. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large de souveraineté numérique et d’innovation technologique. L’objectif est clair : moderniser les services publics, sécuriser les données et renforcer la transparence.
Une infrastructure nationale sécurisée et hybride
NDAChain repose sur une infrastructure hybride. Elle combine une gouvernance centralisée et une technologie blockchain décentralisée. Le réseau compte 49 nœuds validateurs. Ces nœuds sont opérés par des institutions publiques et des partenaires privés sélectionnés. Ce modèle assure à la fois rapidité, sécurité et fiabilité.
Le consensus utilisé est le Proof-of-Authority (PoA), renforcé par des technologies de confidentialité comme les preuves à divulgation nulle de connaissance. Cela permet d’assurer l’anonymat des transactions tout en conservant une gouvernance maîtrisée. L’utilisation de cette technologie vise à réduire les risques de piratage et à optimiser la scalabilité du système.
Des applications concrètes dès la première année
Le gouvernement prévoit d’intégrer NDAChain au Centre national de données avant la fin 2025. Une fois cette étape franchie, le déploiement se poursuivra dans les ministères, les hôpitaux, les universités et les administrations locales.
Deux services sont déjà fonctionnels :
- NDA DID, une solution d’identité numérique décentralisée. Grâce à elle, les citoyens peuvent vérifier leur identité et signer des documents numériques avec l’application NDAKey.
- NDA Trace, un outil de traçabilité des produits exportés. Chaque produit est associé à un identifiant unique, conforme aux normes internationales. Cela renforce la transparence des chaînes logistiques.
Ces premiers cas d’usage montrent que la blockchain n’est plus seulement une technologie spéculative. Elle devient un levier concret de modernisation pour l’administration vietnamienne.
Une volonté affirmée de souveraineté numérique
En lançant NDAChain, le Vietnam entend reprendre le contrôle de ses données stratégiques. Jusqu’ici, de nombreuses plateformes publiques s’appuyaient sur des technologies étrangères. Cette dépendance représentait un risque, notamment en matière de cybersécurité.
Désormais, le pays dispose d’une infrastructure nationale capable de traiter, protéger et certifier les données publiques. Ce mouvement s’inscrit dans une vision plus large : faire du Vietnam un leader régional de la transformation numérique.
Ce projet blockchain crée aussi des opportunités pour les startups locales. Elles pourront développer des outils compatibles avec NDAChain : plateformes d’identité, registres de données, traçabilité alimentaire ou médicale. Le gouvernement encourage activement ces initiatives.
Les défis à relever pour une adoption de masse
Malgré son potentiel, NDAChain devra surmonter plusieurs obstacles. Le premier est humain. Il faudra former les fonctionnaires à l’usage de cette nouvelle infrastructure. Sans accompagnement, l’outil risque de rester sous-exploité.
Le deuxième défi est technique. La maintenance des nœuds et la sécurité du code exigent une rigueur constante. Un bug ou une faille pourrait entacher la confiance du public. Le pays mise sur la collaboration public-privé pour garantir une surveillance continue du réseau.
Enfin, l’adoption dépendra aussi de la capacité du système à s’intégrer aux outils existants. Il ne s’agit pas de tout remplacer, mais de connecter NDAChain aux plateformes déjà en place.
Un signal fort envoyé à l’international
Avec cette initiative, le Vietnam montre qu’il est prêt à entrer dans l’ère des infrastructures décentralisées. Contrairement à d’autres pays encore hésitants, Hanoï fait le choix d’une blockchain étatique ouverte à des partenaires privés.
Le lancement de NDAChain pourrait inspirer d’autres nations. À terme, cette stratégie pourrait améliorer la coopération régionale autour de la blockchain et favoriser l’interopérabilité des systèmes.