Les experts tech nord-coréens ciblés par les USA

Au cours des dernières années, on a énormément entendu parler des pirates nord-coréens et de leurs exploits. D’après les analystes, les autorités nord-coréennes auraient changé de stratégie en misant désormais sur l’infiltration des entreprises crypto internationales.

Dans l’espoir de mitiger la création de revenus au profit de la Corée du Nord, le Trésor américain a émis des sanctions contre des entreprises et des individus incriminés.

Des milliers de travailleurs nord-coréens infiltrés

Dans une résolution en date de 2017, les Nations Unies avaient déjà recommandé de rapatrier les travailleurs IT nord-coréens. En 2023, on estimait qu’il y avait plus de 10 000 travailleurs nord-coréens qui finançaient le régime de Kim Jong Un.

Par le passé, les opérateurs IT nord-coréens faisaient parler d’eux à cause du piratage de plateformes d’échange ou d’entreprises crypto. Depuis peu, la stratégie consiste à implanter les travailleurs nord-coréens au sein des entreprises pour générer du revenu sur le long terme.

Une des cibles privilégiées de ces travailleurs hautement qualifiés sont les entreprises crypto. En plus de tirer une rémunération conséquente pour leur travail, les travailleurs étaient en mesure d’accéder à des données sensibles qu’ils exploitent ensuite.

Pour la République populaire démocratique de Corée, c’est un moyen de contourner les sanctions internationales. Les fonds ainsi rapatriés permettraient de financer le programme nucléaire et les autres projets du régime en place.

Le Trésor américain gèle les actifs

Le Trésor américain a récemment sanctionné deux individus et quatre entreprises pour avoir facilité l’infiltration de travailleurs nord-coréens.

Today, the Treasury's Office of Foreign Assets Control is taking action to stop individuals and entities that are enabling the Democratic People's Republic of Korea (DPRK) IT worker schemes.

The DPRK generates significant revenue for its WMD and ballistic missile programs by…

— Treasury Department (@USTreasury) July 8, 2025

D’abord, un cybercriminel du nom de Song Kum Hyok qui aurait usurpé l’identité de citoyens américains dans le but de faciliter l’infiltration des agents nord-coréens. Ensuite, Gayk Asatryan qui aurait recruté des dizaines de travailleurs sur la base d’un accord de 10 ans avec la Corée du Nord.

Quatre entreprises russes ont également été ciblées par les sanctions et tous leurs actifs ont été gelés. On s’interroge toutefois sur l’efficacité de la mesure, compte tenu du nombre important d’agents de ces réseaux clandestins.

Précisons que la plupart de ces agents opèrent depuis la Chine et la Russie. Ils sont recrutés pour des postes en télétravail et utilisent des identités usurpées pour échapper à toute détection.

C’est ainsi qu’aurait procédé l’infâme Lazarus Group lors des nombreuses attaques qu’on lui attribue. Notamment, un hack de la plateforme Bybit ayant permis de dévaliser plus de 1,5 milliard de dollars en actifs numériques.

La cryptomonnaie comme enjeu stratégique

Ces faits soulignent, encore une fois, le caractère stratégique de la cryptomonnaie. Pour certains pays, c’est un moyen de mitiger les vulnérabilités vis-à-vis du système monétaire international. Pour d’autres, c’est un système monétaire qu’il faut contrôler.

De même, les actifs numériques deviennent des cibles stratégiques en cas de conflit. On se rappelle sans peine du piratage de Nobitex pendant le conflit Israël – Iran.

En conclusion, nous sommes dans un contexte où l’adoption des cryptomonnaies est conditionnée par leur réglementation. Une réglementation qui implique invariablement un plus grand contrôle des instances financières traditionnelles.

Sources : cointelegraph.com, apnews.com