Stablecoins, Bitcoin et régulation : l’Amérique latine accélère dans la crypto

Le merveilleux monde de la cryptomonnaie prend de plus en plus d’ampleur en Amérique latine dernièrement. Ce n’est plus juste un truc pour les passionnés ou les connaisseurs, mais un vrai outil.

Autrement dit, cela devient une nécessité, surtout avec la situation économique instable que cette partie du monde connaît. Les banques et les grandes entreprises de paiement s’y mettent aussi. Jetons un coup d’œil à ce qui se passe dans cette belle région.

Des stablecoins dans nos portefeuilles

Visa a été le premier à agir en avril dernier. Ils ont lancé, en collaboration avec Bridge, une carte de débit qui fonctionne avec l’USDC, un stablecoin rattaché au dollar.

Cette carte est déjà disponible en Argentine, au Mexique, en Colombie et au Chili, et elle permet de payer directement avec sa crypto.

Le fonctionnement est simple : à la caisse, l’USDC se transforme directement en monnaie locale. C’est un bon plan, davantage dans des endroits où l’inflation mange le pouvoir d’achat.

🔔 @Visa Introduces Stablecoin Payment Support Across Latin America !#Visa has launched a new stablecoin-based payment product in six Latin American countries, including #Mexico and #Argentina, in partnership with @Stripe-owned Bridge. The service allows consumers to spend… pic.twitter.com/G6CEAKzZWN

— Altcoin Alerts (@Altcoin_Alerts) April 30, 2025

Les banques s’impliquent

Longtemps hésitantes, les banques commencent à suivre le mouvement mondial. Itaú Unibanco, une des grandes banques du Brésil, permet depuis mai 2025 d’acheter du Bitcoin et de l’Ethereum directement depuis son application. Le montant minimum est de 10 reais, presque deux dollars.

Un engouement sur le continent

C’est un exemple parmi d’autres d’un mouvement qui prend de l’ampleur. Binance Research a publié que 95 % des investisseurs en cryptomonnaie en Amérique latine ont l’intention d’investir plus en 2025. Cette statistique est bien au-dessus de la moyenne mondiale.

Les raisons varient. En Argentine, c’est à cause de l’hyperinflation. Au Mexique, pour l’envoi d’argent. En Colombie ou au Brésil, la curiosité pour l’innovation.

Dans tous les cas, la crypto est vue moins comme un défi au système que comme une solution pratique.

Buenos Aires à l’honneur

C’est dans ce climat que l’Ethereum Foundation a choisi Buenos Aires pour son grand événement annuel, Devconnect, en novembre 2025. Des milliers de développeurs, d’investisseurs et des entreprises du Web3 sont attendus.

C’est un clin d’œil à un pays qui, malgré ses difficultés, sait toujours profiter de son talent dans la tech.

« Vous pouvez demander à n’importe quel Argentin combien vaut un dollar, il le saura. […] Aujourd’hui, beaucoup reçoivent leur salaire et le convertissent immédiatement en USDT ou USDC. »
— Alfonso Martel Seward, responsable conformité chez Lemon Cash (source : Chainalysis)

Devconnect is coming to Buenos Aires, Argentina from 17-22 November 2025!! 🌞🇦🇷

Devconnect ARG will be different: We want to support an effort the local community has already started — bringing Argentina onchain.

Read about Devconnect ARG & how you can get involved👇 pic.twitter.com/F9tWZTeFIB

— Devconnect ARG (@EFDevcon) March 5, 2025

Régulation : un chemin semé d’embûches

Tout n’est pas simple. En Équateur, le projet Worldcoin a fait beaucoup jaser en 2024 avec ses bornes pour scanner les iris en échange de cryptomonnaies.

Ç’a attiré pas mal de monde, mais aussi l’œil des autorités. La Banque centrale et la Superintendencia ont vite averti les gens que ces pratiques ne sont pas encadrées.

Pour le moment, aucune entreprise n’a été fermée, mais le sujet reste délicat.

Cet incident montre qu’il y a encore beaucoup de flou autour des règles. Les États, même s’ils veulent évoluer, cherchent à garder le contrôle sur les flux d’argent et les données sensibles.

Une région à part dans l’écosystème crypto

L’Amérique latine n’évolue pas au même rythme que les États-Unis ou l’Europe dans l’adoption de la crypto. Ici, on se concentre souvent sur des besoins réels : protéger nos économies ou faire face à des urgences.

Finalement, en y regardant de plus près, la région ne fait pas que reprendre les outils déjà existants ; elle en développe aussi de nouveaux.

Elle pourrait bien inspirer d’autres continents à la recherche d’une stabilité financière plus décentralisée dans les années à venir.