SharpLink Gaming revoit ses ambitions à la hausse. L’entreprise américaine, désormais présidée par Joseph Lubin, cofondateur d’Ethereum, veut lever 6 milliards de dollars pour acheter massivement de l’ETH. Une stratégie inhabituelle pour une société cotée.
Une levée de fonds révisée à 6 milliards de dollars
Dans un document adressé à la SEC le 17 juillet, SharpLink annonce viser jusqu’à 6 milliards de dollars via une émission d’actions ordinaires, contre 1 milliard prévu en mai.
Une part de 721 millions a déjà été placée, et 279 millions restent à écouler. Le nouveau prospectus ouvre la voie à 5 milliards supplémentaires, entièrement destinés à l’achat d’Ethereum.
Cette décision s’inscrit dans un repositionnement stratégique. SharpLink entend constituer une réserve massive d’actifs numériques, non comme pari spéculatif, mais comme élément central de sa structure financière.
L’arrivée de Joseph Lubin à la présidence du conseil d’administration, après un financement privé de 425 millions de dollars, renforce ce virage.
SharpLink ne mise pas sur une crypto quelconque. Ethereum est l’infrastructure d’un Internet programmable, utilisé dans la finance décentralisée (DeFi), les NFT ou encore les identités numériques. Contrairement au Bitcoin, souvent cantonné à un rôle de réserve de valeur, l’ETH repose sur l’usage des smart contracts.
Au 16 juillet, SharpLink détenait 321 000 ETH, soit environ 1,1 milliard de dollars. Avec la levée à venir, cette réserve pourrait rapidement augmenter. L’entreprise s’impose déjà comme le plus grand détenteur institutionnel d’Ethereum.
Risques élevés, pari assumé
La stratégie divise. Certains y voient une vision long terme cohérente avec l’évolution des actifs numériques. D’autres dénoncent une opération risquée, loin des fondamentaux de l’entreprise.
SharpLink n’a pas la capitalisation nécessaire pour absorber facilement une émission de 6 milliards. La dilution potentielle est massive. À l’annonce du projet, l’action SBET a reculé de 2,62 %, signe de la prudence des marchés.
La valeur de l’ETH peut beaucoup varier. Si le prix chute, SharpLink risque de grosses pertes. Cela pourrait fragiliser sa trésorerie et faire baisser la valeur de l’entreprise.
À la base, SharpLink travaillait dans le marketing pour les paris sportifs. Rien ne la préparait à investir autant dans la crypto.
Mais en quelques semaines, elle a complètement changé de cap. Elle parie désormais sur les crypto-actifs pour faire croître sa valeur. Cette stratégie rappelle celle de MicroStrategy avec le Bitcoin. Sauf qu’ici, c’est Ethereum, et le projet est différent.
Derrière ce choix, une tendance se dessine. De plus en plus d’entreprises utilisent les cryptos dans leur trésorerie. Ethereum sert désormais de base à l’économie numérique.
Avec cette levée spectaculaire, SharpLink prend un risque majeur, mais trace une voie encore peu explorée. En misant sur Ethereum, en s’adossant à ses fondateurs, elle s’affirme comme un acteur atypique du secteur coté.
Le succès ou l’échec de cette stratégie dépendra autant des marchés que de l’évolution d’Ethereum. Une chose est claire : SharpLink vient de faire d’ETH un sujet de trésorerie d’entreprise.
Attention : les crypto-actifs restent très volatils. Toute stratégie basée sur leur accumulation comporte des risques significatifs, tant financiers que réglementaires.