5 milliards en Bitcoin : Le gouvernement britannique songe à vendre

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Royaume Uni Bitcoin vente

Le gouvernement britannique envisage de céder une réserve de Bitcoin estimée à quelque 5 milliards de dollars. Une décision qui pourrait peser à la fois sur les marchés et sur les finances publiques. Révélé par The Telegraph, le projet intervient dans un contexte budgétaire tendu au Royaume-Uni. Et au fond, une question s’impose : choix stratégique ou précipitation risquée ?

Un trésor numérique tombé du ciel

Ce n’est pas tous les jours qu’un État se retrouve avec une montagne de bitcoins. Et pourtant : avec 61 000 BTC saisis, le Royaume-Uni figure aujourd’hui parmi les plus gros détenteurs publics du bitcoin, juste derrière les États-Unis et l’Allemagne.

Ce stock, plutôt inattendu, vient en grande partie d’affaires judiciaires, notamment un vaste schéma de Ponzi piloté depuis la Chine.

Personnage clé de ce dossier : Jian Wen, ex-employée d’un restaurant londonien, condamnée pour blanchiment. Derrière un quotidien banal, elle gérait en réalité des actifs cryptos d’origine douteuse, pour plusieurs milliards.

Lors d’une descente dans ses propriétés, les enquêteurs ont mis la main sur des dizaines de milliers de bitcoins qui constituent aujourd’hui l’essentiel de la réserve détenue par l’État britannique.

Face à une dette publique massive et un déficit estimé à 20 milliards de dollars, ce trésor numérique pourrait devenir un levier utile pour soulager les comptes. Rachel Reeves, la nouvelle Chancelière de l’Échiquier, envisagerait de céder, en partie ou en totalité, ces actifs pour dégager rapidement des liquidités.

Vendre maintenant le bitcoin ?

L’idée rappelle un épisode resté célèbre : la fameuse « vente de l’or » orchestrée par Gordon Brown entre 1999 et 2002. À l’époque, le Royaume-Uni avait vendu près de la moitié de ses réserves à un prix historiquement bas, autour de 275 dollars l’once. Quelques années plus tard, l’or avait quadruplé. La décision est encore moquée, y compris dans les cercles gouvernementaux.

Bitcoin Or Royaume Uni

D’où la méfiance actuelle. Le bitcoin a récemment atteint un nouveau sommet, frôlant les 122 000 dollars. Mais plusieurs analystes estiment que le mouvement haussier est loin d’être terminé. Le risque, justement, ce serait de vendre maintenant, encaisser un gain immédiat… et voir ensuite l’actif s’envoler, sans possibilité de retour.

L’exemple du Land de Saxe, en Allemagne, fait figure d’avertissement. En juin et juillet 2024, il a vendu pour près de 2,9 milliards de dollars en BTC. Quelques semaines plus tard, la valeur des jetons cédés avait bondi. De quoi laisser un goût amer, et pas seulement aux contribuables.

Une opération bien plus compliquée qu’il n’y paraît

Mettre ces bitcoins sur le marché ne relève pas d’un simple transfert de fonds. Le Royaume-Uni planche actuellement sur un nouveau cadre réglementaire pour gérer ce type d’actifs saisis. Il faut garantir la sécurité des portefeuilles, assurer la traçabilité des ventes, et s’assurer de la conformité juridique, autant dire un casse-tête à plusieurs volets.

Un chantier en cours, mais qui avance lentement, comme souvent dès qu’il s’agit de cryptoactifs. Et il y a l’effet de marché.

Une vente massive de tokens pourrait faire pression sur le cours du bitcoin à court terme. Ce genre de secousse ne s’arrête pas aux frontières : une baisse brutale, même temporaire, aurait des répercussions bien au-delà du Royaume-Uni.

Autre enjeu, plus politique : que penser du signal envoyé par un pays qui cherche à réguler et intégrer les cryptoactifs, tout en s’en débarrassant dès qu’une opportunité financière se présente ? Pour Londres, qui se rêve en capitale européenne de la finance numérique, l’image pourrait vite se brouiller.

Alors, vendre ou attendre ? Miser sur une rentrée immédiate pour combler les trous ou jouer la carte de la patience ?

Difficile à dire pour l’instant. Tout dépendra de la manière et du tempo. Si les ventes sont étalées, transparentes, et bien pilotées, elles pourraient rapporter gros sans créer trop de turbulences. Mais une liquidation rapide, dictée par les seules urgences budgétaires, pourrait bien relancer le spectre d’un nouveau « Brown moment ».

Par lucie

Plongée dans l’univers du numérique depuis plus de dix ans, Lucie Moinet s’est rapidement passionnée pour les crypto-monnaies et les révolutions financières décentralisées. Attentive aux évolutions du Web3, elle aime décrypter les tendances et rendre accessibles des sujets souvent techniques. Souhaitant aider chacun à mieux comprendre les enjeux de la blockchain et à saisir les opportunités de cette nouvelle ère elle a décidé d'utiliser sa plume ou plutôt son clavier dans ce but.