Ça a duré douze minutes. Douze petites minutes pour que Pump.fun, cette plateforme bien connue pour l’avalanche de memecoins lancés sur Solana, boucle son ICO publique.
Résultat : 500 millions de dollars levés, valorisation théorique du token PUMP estimée à quatre milliards (en fully diluted).
Blocage des transferts et lutte contre les arnaques
Dans le détail, 125 milliards de tokens ont été vendus à 0,004 dollar pièce.
Les candidatures étaient ouvertes du 12 au 15 juillet, mais autant dire que la fenêtre s’est refermée avant même que certains aient le temps de cliquer. À peine lancée, la vente était déjà pleine.
Il faut dire que le projet, malgré son nom clin d’œil au « pump and dump« , attire l’attention depuis des mois.
Plus de 6 millions de memecoins y ont déjà été créés, parfois en quelques secondes, pour quelques dollars. Une usine à hype. Et à opportunités… du moins en apparence.
Ceux qui ont réussi à obtenir des tokens vont devoir patienter. Les organisateurs annoncent une distribution sous 48 à 72 heures, avec un blocage des transferts pendant cette période.
La communauté attend, les regards rivés sur les portefeuilles.
En parallèle, Pump.fun a publié l’adresse officielle du contrat (sur Solana), histoire de couper court aux arnaques habituelles. Pas de surprise : des copies du token ont déjà commencé à circuler. C’est devenu un classique.
the $PUMP public sale has now ended.
we are delighted to reveal that the $PUMP public sale was able to sell out in only 12 minutes.
we would like to thank our entire community for participating!
the $PUMP tokens will now enter the distribution phase 👇🏻 pic.twitter.com/uqhQwRkL4f
— pump.fun (@pumpdotfun) July 12, 2025
Seulement 15 % pour le public, la communauté divisée
Mais le plus gros point de friction vient d’ailleurs : uniquement 15 % de l’offre totale a été réservée au public.
Le reste ? Alloué à l’équipe, aux investisseurs initiaux, aux partenaires. Et ça coince. Beaucoup voient dans cette répartition un déséquilibre flagrant.
Certains parlent déjà « d’extraction de valeur organisée », d’autres évoquent un « cirque » qui profiterait surtout aux insiders.
Plusieurs voix évoquent même une class action potentielle, dans la foulée du scandale Hawk Tuah. Est-ce comparable ? Difficile à dire.
Mais le fait que les investisseurs américains, européens et britanniques aient été exclus de la vente (via KYC) n’apaise pas vraiment les tensions.
Et pourtant, malgré tout ça, le token est déjà coté sur Hyperliquid. En pré-lancement, PUMP s’y échange avec une prime de 40 à 60 % par rapport au prix de vente initial.
Certains parient gros sur une envolée… d’autres sur un effondrement. D’ailleurs, selon plusieurs observateurs, de gros portefeuilles ont ouvert des positions short.
TOKEN6900, En voici un qui ne fait pas les choses à moitié. 80 % des tokens sont disponibles en prévente. Le reste ? Bloqué ou attribué aux développeurs – qui gardent exactement 6 900 jetons, verrouillés pendant cinq ans. Un coup d’œil est de mise.
Les crypto-actifs représentent un investissement risqué.
Ce qu’il faudra surveiller
On ne va pas se mentir : ce genre de projet, ça attire autant qu’il inquiète. L’engouement est réel, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Mais derrière la vitesse et les millions, il y a des zones d’ombre qu’il ne faut pas balayer trop vite.
Dans les prochains jours, le moment critique sera l’ouverture des échanges « réels« , post-déblocage. C’est là que tout va se jouer. Soit le marché valide l’engouement. Soit, il le corrige brutalement.
Franchement, vu l’effet de levier (médiatique et spéculatif), le moindre faux pas pourrait coûter très cher à ceux qui sont arrivés tard. Disons-le : c’est spectaculaire, oui. Mais pas sans risques.