Une publication sur X (ex Twitter) fait état d’un scénario théorique de nationalisation de MicroStrategy. Un scénario qui pourrait bien devenir une réalité avec la montée en puissance du Bitcoin.
La monnaie fiduciaire n’est plus vraiment indexée sur l’or. Et le positionnement du Bitcoin en fait un enjeu majeur pour les grandes puissances.
Le Bitcoin est un enjeu stratégique pour les États
Il ne fait plus aucun doute que le Bitcoin est devenu un enjeu stratégique pour les États. L’époque où seuls quelques pays en difficulté adoptaient le Bitcoin est révolue. Ce n’est plus uniquement le Bhoutan et le Salvador qui misent pleinement sur le Bitcoin.
En plus des économies émergentes, de plus en plus de grandes économies préparent leurs réserves stratégiques en Bitcoin. À ce jour, les États-Unis, la Chine et l’Ukraine tiennent le haut du pavé. Ces actifs sont toutefois constitués de fonds saisis, de dons ou issus de stratégies intensives de minage.
Pourtant, les acteurs étatiques sont loin d’être les plus gros détenteurs de Bitcoin. Ce titre revient à des entreprises comme Microstrategy, véritable pionnier de la trésorerie de Bitcoin. Ou encore à BlackRock qui alimente son ETF Bitcoin à coup de grosses acquisitions.
Dans un contexte où le Bitcoin est déjà considéré comme l’équivalent numérique de l’or, la question de son contrôle se pose. Pour les États, il deviendra crucial d’établir des réserves colossales de BTC pour contrôler cet actif. À défaut de quoi, ils devront contrôler les entités qui détiennent le Bitcoin.
Une offre toujours plus limitée
L’offre totale de Bitcoin est de 21 millions d’unités. À ce jour, plus de 93 % de cette offre est déjà en circulation. Il semble certain qu’il n’y aura bientôt plus assez de Bitcoin à acheter. Dans un tel scénario, les États pourraient perdre leur chance de contrôler cette cryptomonnaie.
L’objectif n’est pas nécessairement d’adosser la monnaie au Bitcoin. Pour cela, divers pays adoptent déjà la solution des stablecoins. Il est plutôt question de disposer d’une réserve stratégique suffisamment grande pour devenir un pilier de l’écosystème Bitcoin.
Une option serait d’investir massivement dans le minage. Mais compte tenu des instances de halving successives, il y aura de moins en moins de blocs à miner quotidiennement. Ceci n’est en aucun cas une stratégie viable pour établir une position dominante aujourd’hui.
Dans un tel contexte, les entreprises de trésorerie de Bitcoin pourraient devenir la cible des intérêts étatiques. En accumulant autant de BTC, ces entreprises sont devenues des cibles par inadvertance.
La nationalisation des entreprises de trésorerie de Bitcoin ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la nationalisation est un outil que les États continuent d’utiliser fréquemment. Ce n’est pas quelque chose qui n’arrive qu’en Chine. Aux États-Unis, les nationalisations interviennent en période de crise ou pour des questions de sécurité nationale.
Compte tenu de l’importance que le Bitcoin commence à avoir dans l’arène géopolitique, la question de sécurité nationale ne fait aucun doute. Déjà, certains analystes entrevoient les façons dont les États-Unis pourraient nationaliser Strategy (ex MicroStrategy).
If I was to create a US strategic reserve, this would be my playbook.
1) Revalue the gold strategic reserve to market price, sell it for cash
2) Nationalise MSTR, ideally when mNAV is low during a bear market, pay out all shareholders fairvalue. This is bulk BTC purchase…
— Willy Woo (@woonomic) July 3, 2025
Pour rappel, certaines voix s’élèvent déjà pour la nationalisation de corporations comme SpaceX et Amazon. Au fur et à mesure que l’importance du Bitcoin croît, la nationalisation pourrait devenir une inquiétude bien réelle pour les entreprises de trésorerie de Bitcoin partout sur la planète.
Sources : investopedia.com, benzinga.com