Le 4 juillet, la communauté crypto avait été secouée par les mouvements ahurissants d’une baleine. En tout, huit portefeuilles de l’ère Satoshi détenant 80 000 BTC en tout ont été activés.
Les mouvements avaient lancé une vague de spéculation et de théories. En cas de vente, on serait en face d’un des plus riches détenteurs de BTC. Mais aujourd’hui, grâce à Cyphertux, on sait qu’il n’en est sûrement rien.
Des BTC à l’abandon ?
Dans l’écosystème Bitcoin, les portefeuilles inactifs ne sont pas nécessairement des portefeuilles perdus ou abandonnés. Il y a eu de nombreuses instances au cours des dernières années au cours desquelles de tels portefeuilles ont été activés de manière stratégique.
Mais jamais auparavant un tel volume de BTC et à une telle fréquence. Surtout pas quand le BTC est à 100 000 $ et que le total de la transaction s’élève maintenant à plus de 8 milliards de dollars.
Au cours de son enquête, Cyphertux a découvert qu’il y avait eu une des transactions initiales avant le transfert monumental. Quatre transactions dont les messages OP_RETURN content un récit intriguant.
Une fortune en Bitcoin aux objets trouvés ?
En analysant les messages OP_RETURN contenus dans ces transactions, on découvre que l’auteur des mouvements s’adresse au propriétaire du wallet.
« AVIS JURIDIQUE : Nous avons pris possession de ce portefeuille et de son contenu. »
« Pas abandonné ? Prouvez-le par une transaction sur la chaîne à l’aide de la clé privée avant le 30 septembre. »
« AVIS AU PROPRIÉTAIRE : consultez salomonbros.com/owner-notice »« 4 8 15 16 23 42 »
De même, en visitant le lien vers le cabinet Salomon Brothers, on découvre que leur client aurait pris possession du portefeuille de manière “constructive”.
En résumé, l’auteur des transferts a réussi à accéder au portefeuille et souhaite savoir s’il y a un propriétaire légitime. Selon les us et coutumes américains, le propriétaire légitime dispose de 90 jours pour se manifester s’il souhaite en conserver la propriété.
C’est ce qui explique l’échéance du 5 octobre. Date à laquelle les 90 jours toucheront à leur terme. Une date que l’on surveillera de près pour savoir comment cette saga prendra fin.
Plus de questions que de réponses
À présent, on sait ce qui se passe, mais on a encore plus de questions que de réponses.
D’abord, comment est-ce que l’auteur du transfert a accédé au portefeuille. Se pourrait-il qu’il ait réussi à forcer la sécurité du wallet ? C’est une question que se pose Cyphertux dans son enquête.
Il explique par ailleurs que pour de nombreux anciens wallets qui utilisaient le format P2PKH, la sécurité dépendait de la puissance de calcul des équipements utilisés. Ce ne serait pas la première fois que des technologies de génération se sont montré défaillantes.
Ensuite, la doctrine de l’abandon a-t-elle un poids véritable si le propriétaire n’est pas américain ? Car, rappelons-le, les délais de grâce pour les fonds et les objets trouvés ne sont pas les mêmes en France, en Allemagne, au Luxembourg, etc.
Si le propriétaire des portefeuilles ne se manifeste pas avant le 5 octobre, nous serons en face d’un nouveau précédent. Le Bitcoin dormant, est-il systématiquement considéré comme abandonné ? Combien de temps doit-il rester inactif alors ?
Un portefeuille de longue durée pourra-t-il être ciblé de façon légitime en exploitant des failles de sécurité mises en lumière plus tard ? Des interrogations qui dérangent alors que la menace quantique approche.
Sources : cyphertux.net