La nuit dernière, la guerre a repris de plus belle entre Israël et l’Iran. Ça dure déjà depuis un certain temps, mais au cours des dernières heures, des infrastructures nucléaires ont été attaqués et des hauts gradés iraniens ont été ciblés. Cette escalade de violence brasse l’économie mondiale et on peut constater un contraste entre les valeurs refuges ‘physique’ et ‘numériques’
Un conflit menaçant la stabilité régionale
Les médias du monde entier relais que l’opération a mobilisé plus de 200 avions pour frapper environ 100 cibles. Entre autres, des usines d’enrichissement d’uranium (Natanz et Ispahan) et des infrastructures militaires. Également, des résidences de hauts gradés, par exemple le général Hossein Salami.
L’Iran n’a pas attendu et a lancé près d’une centaine de drones vers Israël.
Les marchés mondiaux ont réagi fortement : le pétrole a bondi de 7 % à 9 %. Les devises refuges ainsi que l’or se sont renforcés, le métal jaune gagnant entre 1 % et 1,3 %
Israel is currently striking Iran’s capital, Tehran.
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— AF Post (@AFpost) June 13, 2025
Bitcoin prise dans la tourmente
Le marché des cryptomonnaies a été particulièrement touché. Le Bitcoin a chuté d’approximativement 2,6 % à 3 %, passant de plus de 104 000 $ à des creux à près de 103 000 $.
D’autres cryptos ont enregistré des pertes importantes : Ether (-8,5 %), XRP (-5 %) et Solana (-10 %).
Ce plongeon rapide remet en question l’image grandissante du Bitcoin en tant que “or numérique”.
Là où l’or se comporte comme valeur refuge, le BTC se présente comme un actif à haut risque ; son recul démontre qu’il est encore loin de convaincre les investisseurs en période de crise.
Facteur aggravant : liquidations massives
La chute a été accélérée par un enchaînement de liquidations forcées. Plus d’un milliard de dollars de positions à effet de levier ont été fermées en l’espace de 24 heures, amplifiant le mouvement baissier.
Ces liquidations créent un cercle vicieux : la baisse provoque des ventes, qui amplifient encore la chute. Cet épisode montre clairement la sensibilité de l’écosystème crypto face aux tensions internationales.
Ce n’est pas la première fois, par le passé, lors d’affrontements similaires au Proche-Orient, le Bitcoin avait déjà chuté de manière spectaculaire, avant de se redresser quelques semaines plus tard.
Cela fait ressortir un double visage : volatil à court terme, potentiellement résilient à long terme.
Perspectives de marché : prudence ou rebond ?
D’un point de vue technique, le seuil des 100 000 $ apparaît comme une résistance cruciale. Une rupture en dessous de ce niveau pourrait déclencher une correction plus marquée, jusqu’à 92 000 $–85 000 $, selon certains analystes.
Cependant, des portefeuilles dits “long terme” ont manifesté des signes d’achat à ces niveaux, misant sur une reprise rapide en cas de désescalade.
L’histoire récente des marchés montre que, malgré les chocs initiaux, le Bitcoin a souvent retrouvé ses forces. La question est donc : cet épisode constitue-t-il un simple accident de parcours ou le signal d’une faiblesse structurelle ?
Enjeux géopolitiques : l’Iran et Israël au cœur du débat crypto
Au-delà de la volatilité, la crise met en lumière d’autres préoccupations. L’Iran a historiquement utilisé les cryptomonnaies pour contourner les sanctions en développant un mini-écosystème de minage et de stablecoins.
Israël joue un rôle croissant dans la blockchain et la cybersécurité. Ses infrastructures numériques pourraient devenir des cibles, impactant l’innovation locale et la confiance des investisseurs internationaux.
Conclusion : vers une transition vers la maturité
L’événement du 13 juin rappelle que Bitcoin ne vit pas dans un univers isolé. Pour remporter la confiance en tant que “refuge alternatif”, le secteur doit renforcer sa stabilité : renforcer les mécanismes de contrôle face à l’effet de levier, améliorer l’infrastructure de liquidité, et prendre en compte les risques géopolitiques dans les analyses.
Si ces défis sont relevés, la crypto pourrait progressivement se hisser au rang des classes d’actifs crédibles en période de crises. En attendant, ça reste un terrain instable, où l’émotion et la panique dominent dès que le monde réel se met à trembler.