Ethereum évolue de plus en plus comme une valeur technologique en pleine ascension. Selon Bloomberg, son comportement boursier rappelle celui des actions tech des années 1990, celles qui, à l’époque, attiraient des flux massifs, suscitaient un engouement encore flou mais palpable, et devenaient peu à peu incontournables. Un contraste net avec bitcoin, désormais perçu comme une réserve de valeur. Ether, lui, s’installe dans un autre registre : plus volatil, mais aussi plus ambitieux.
Ethereum : un “tech stock” version crypto
D’après les analyses relayées par Bloomberg, Ether adopte de plus en plus le profil d’un « tech stock » en formation, à l’image des jeunes pousses internet des années 90 en pleine phase de découverte et de spéculation assumée.
Ether Starting to Look Like '90s Tech Stock as ETFs Catch Fire.. new from me today on Ether ETFs' breakout returns/flows, a reminder that alt coin ETFs more like fledgling tech stocks in the '90s vs bitcoin's 'new gold' appeal. Two blockchains, but very dif trades. pic.twitter.com/FaJKDKuMl1
— Eric Balchunas (@EricBalchunas) July 30, 2025
Le parallèle n’est pas qu’esthétique : à la différence de Bitcoin, souvent décrit comme “or numérique”, Ethereum attire une exposition plus risquée, mais aussi plus porteuse de rendement.
Cette évolution tient largement à l’arrivée de capitaux frais via les ETF. Ces derniers ont profondément changé la perception de l’actif, renforçant sa crédibilité auprès des institutionnels.
Et la mécanique est bien connue : une once de confiance, un peu de momentum, et les flux se mettent à tourner comme sur des rails, un schéma familier pour quiconque a suivi la montée des valeurs tech à la fin des années 90.
Des flux d’ETF massifs : la dynamique s’installe
Les ETF Ethereum spot ont enregistré la deuxième plus forte semaine d’entrées nettes de leur histoire, avec 1,85 milliard de dollars captés en quelques jours. Une performance qui s’inscrit dans une série de semaines déjà très positives, sans vraie pause.
Le mois de juillet 2025, à lui seul, a vu affluer 5,41 milliards de dollars dans ces produits plus que tous les mois précédents réunis depuis leur lancement en 2024. Le total cumulé des entrées atteint désormais 9,62 milliards.
BlackRock, comme souvent, mène la danse. Son ETF ETHA se classe parmi les plus rapides de l’histoire à franchir la barre des 10 milliards d’actifs sous gestion. Seul Bitcoin fait mieux. Et encore : sans les ETF Bitcoin, ETHA serait tout simplement l’ETF le plus rapide jamais lancé, deux fois plus rapide que n’importe quel autre avant lui. Un détail qui en dit long.
Pourquoi Ethereum attire-t-il autant ?
Ethereum propose des stratégies de base trade qui frôlent les 12 % annualisés, là où Bitcoin ne dépasse guère les 3 % via le staking. Forcément, dans un contexte de taux plus volatils et d’arbitrage institutionnel, l’écart fait son effet.
Autre signe révélateur : la hausse marquée des portefeuilles d’accumulation de grande taille. En clair, les whales achètent et gardent. Moins par instinct spéculatif que dans une logique de positionnement stratégique, sur un horizon plus long.
Côté technique, Ethereum n’est pas resté figé. Après la mise à jour “Dencun”, qui a permis de réduire les frais sur les layers 2, Pectra introduit désormais des conditions de staking assouplies : un plafond de 2 048 ETH par validateur (contre 32 auparavant), de quoi faciliter l’arrivée des gros acteurs institutionnels. Et surtout, améliorer la sécurité globale du réseau.
Un air de déjà-vu version années 90
Ce que vit Ethereum aujourd’hui rappelle furieusement les débuts d’Amazon, Yahoo! ou Cisco. Des valorisations qui grimpent, des analystes qui s’emballent, et un marché prêt à miser quitte à ne pas tout comprendre. L’afflux d’ETF joue ici le rôle de catalyseur, comme le fit en son temps l’entrée des valeurs tech dans les grands fonds américains.
Lentement mais sûrement, les institutionnels s’installent dans l’écosystème ETH. Fonds de pension, gestionnaires d’actifs, produits structurés : tout ce monde-là, historiquement frileux, commence à prendre position comme il l’avait fait dans la tech au tournant du siècle.
De projet audacieux à actif structuré, Ethereum suit le chemin classique des valeurs montantes. Avec ses fondamentaux technos, sa feuille de route publique et ses flux d’investissement croissants, il s’installe peu à peu comme une brique incontournable des portefeuilles modernes. Un peu comme Microsoft ou Apple avant l’heure, mais en version blockchain.