Invariablement, chaque année est marquée par l’annonce d’une fuite massive de données personnelles. Alors que l’annonce d’une fuite record de 16 milliards d’identifiants défraie la chronique, la question de l’identité décentralisée se pose à nouveau.
Est-il possible d’utiliser la technologie blockchain, réputée infalsifiable, pour proposer des identités numériques sécurisées ? Et par-dessus tout, quels sont les cas concrets de cette utilisation de la blockchain ?
Des blockchains pour les humains ?
D’entrée de jeu, l’utilisation de la blockchain pour gérer l’identité numérique des individus présente de nombreux avantages. Contrairement aux solutions existantes, la blockchain pourrait préserver la confidentialité des données personnelles.
De plus, elles permettraient un meilleur respect du droit à la vie privée des individus. Eventuellement, les plateformes d’Internet utiliseront ces identifiants uniques adossés à une blockchain, de manière universelle.
Pour mettre en place de tels systèmes, certains éléments sont indispensables :
- des données d’identification uniques à chaque individu. Certains projets optent pour les documents émis par les gouvernements. D’autres encore misent sur les données biométriques comme une empreinte de rétine ;
- des portefeuilles numériques qui stockent les données d’identification uniques ;
- des émetteurs et vérificateurs indépendants qui confirment l’authenticité des données introduites dans le système ;
- une blockchain décentralisée et transparente qui sert de fondation aux systèmes d’identification ;
- des identifiants décentralisés uniques qui peuvent être soumis par leurs détenteurs pour vérifier leur identité dans le système ;
- des identifiants cryptographiques générés par le système qui permettent d’authentifier les identités.
Comment fonctionne l’identité décentralisée ?
En théorie, les identités décentralisées s’apparentent à des jetons uniques associés à chaque individu. Ces jetons, même lorsqu’ils sont divulgués, ne contiennent aucune information personnelle sensible. Les individus conservent plutôt leurs données sur des portefeuilles cryptographiques privés.
Pour être authentifié, un individu n’aurait alors qu’à communiquer son token pour qu’il soit vérifié par preuve cryptographique sur la blockchain. Une telle technologie pourrait permettre à différentes institutions de générer des tokens compatibles pour identifier des personnes.
Déjà, les défenseurs du concept imaginent les nombreux cas d’utilisation de cette technologie. Elle permettrait de s’assurer qu’un individu sur Internet est bel et bien un être humain. Dans un monde qui est rapidement inondé par l’IA, c’est une proposition qui suscite beaucoup d’intérêt.
Les universités ou les hôpitaux pourraient aussi générer des jetons spécifiques associés aux diplômes des apprenants ou aux dossiers médicaux des patients. La technologie pourrait aussi servir les intérêts des commerçants lorsqu’ils souhaitent limiter le nombre d’achats par client.
Le grand filtre entre l’humain et la machine
À ce jour, certains projets d’identité décentralisée ont déjà vu le jour. Un des exemples les plus notables est World ID qui se présente comme une preuve anonyme d’identité pour l’ère de l’IA. Un projet structuré sur la super chaîne World Chain.
World ID cherche à associer un identifiant unique à chaque humain. Ici, le jeton est émis dès que l’utilisateur vérifie qu’il est humain. Pour ce faire, il existe des centres de vérification à travers le monde. Le projet a adopté le scan rétinien comme donnée biométrique unique.
L’application prévoit également que les utilisateurs puissent stocker d’autres informations d’identification telles que leurs passeports. Le projet a développé une application iOS et Android grâce à laquelle les utilisateurs peuvent gérer leur identité, utiliser des actifs numériques, profiter de diverses mini apps et obtenir des jetons Worldcoin.