Le dark web a été le premier à adopté la cryptomonnaie comme solution de paiement légitime. Au fil des années, l’encadrement réglementaire des actifs numériques et l’outillage des autorités ont permis de faire fermer plusieurs places de marché illicites.
Dernier exemple en date, la fermeture de la plateforme Archetyp Market. C’était l’une des dernières plateformes encore actives du dark web. Avec l’appui de partenaires à travers le monde, Europol a fait fermer Archetyp Market au cours de l’opération Deep Sentinel.
Deep Sentinel, une opération titanesque
L’opération Deep Sentinel a mobilisé plus de 300 agents à travers le monde. Cette opération a connu la participation des forces de l’ordre en Allemagne, en Suède, en Espagne, en Roumanie, aux Pays-Bas et aux États-Unis.
L’opération d’Europol, Eurojust et la BKA (police criminelle allemande) s’est déroulée sur deux jours. Du 11 au 13 juin, les autorités ont pu mettre la main sur 7,8 millions d’euros en actifs numériques. Europol a mené plus de 20 perquisitions au cours desquelles de nombreux équipements. Les forces de l’ordre ont saisi des ordinateurs, des téléphones et des supports de stockage en lien avec l’activité illicite d’Archetyp Market.
Archetyp Market – one of the longest-running darknet drug markets with over 600 000 users – is no more.
💻 Infrastructure dismantled
👤 Admin arrested
💰 EUR 7.8M seizedRead more in our press release ⤵️https://t.co/Gv6OZifqFZ pic.twitter.com/BPfqaqfJjI
— Europol (@Europol) June 16, 2025
De plus, un ressortissant allemand résidant à Barcelone a aussi été arrêté. Il s’agirait du principal administrateur de la plateforme. De même, en Suède, sept personnes ont également été arrêtées pour leur implication présumée. Dans la foulée, les autorités ont désactivé l’infrastructure réseau du site hébergé aux Pays-Bas.
L’une des plus anciennes marketplaces du dark web
Contrairement à des plateformes comme AlphaBay ou Silk Road, la plateforme Archetyp Market avait continué d’échapper au contrôle des autorités. C’était l’une des plus anciennes plateformes du genre avec cinq ans d’activité.
Au moment de sa fermeture, on estime qu’il y avait plus de 17 000 annonces actives et plus de 600 000 utilisateurs pour environ 3 200 vendeurs. Les autorités estiment également qu’au cours de ses 5 années d’existence, la plateforme aurait eu un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros.
Un éternel jeu du chat et de la souris ?
Malgré le succès de l’opération Deep Sentinel, il ne fait aucun doute que d’autres plateformes du genre verront le jour. En effet, la combinaison entre dark web et cryptomonnaies anonymes comme Monero confère une résilience remarquable aux acteurs malicieux.
Par exemple, dans le cas de l’enquête préliminaire à l’opération Deep Sentinel, les autorités ont dû mener un travail de fond titanesque. C’est en croisant des données juridiques et grâce à un travail de surveillance minutieux que les pistes ont pu être remontées. Autrement, l’utilisation exclusive de Monero sur la plateforme rendait le traçage des transactions virtuellement impossible.
L’opération Deep Sentinel, tout comme l’opération Secure d’INTERPOL soulignent le caractère international de nouveaux réseaux criminels. L’exploitation des technologies de la blockchain et des outils d’anonymisation permettent de monter des opérations complexes sans laisser de traces évidentes.
Cette nouvelle réalité démontre clairement que le futur de la répression criminelle dépend entièrement de la collaboration entre diverses juridictions. À terme, que des agences internationales spécialisées dans ce type de criminalité seront créées.
Sources : socradar.io, Europol