Les cryptos ne sont plus seulement l’affaire de start-up ou de fonds spéculatifs. De plus en plus d’entreprises cotées intègrent désormais des actifs numériques dans leur bilan. Le cap symbolique des 100 milliards de dollars d’avoirs crypto vient d’être franchi, selon un rapport de Galaxy Research. Un seuil qui reflète un changement de posture : la crypto s’invite désormais dans les stratégies financières de long terme.
Une nouvelle ère pour les trésoreries d’entreprise
Les entreprises cotées détenant des cryptos cumulent désormais plus de 100 milliards de dollars sous forme de Bitcoin, d’Ether et autres cryptos. Ce chiffre marque un tournant dans l’intégration des actifs numériques dans la finance d’entreprise.
Certaines structures comme Strategy, Metaplanet ou SharpLink vont plus loin : elles se positionnent en véritables « sociétés de trésorerie crypto », plaçant ces actifs au cœur de leur stratégie financière.
La tendance est nette : les cryptos ne sont plus vues comme des paris hasardeux, mais comme des leviers de gestion, de couverture et, pour certaines, d’influence économique.
Bitcoin en tête, mais l’Ether monte
Le Bitcoin (BTC) reste l’actif dominant : près de 792 000 BTC, soit environ 93 milliards de dollars, sont aujourd’hui détenus par ces entreprises, représentant près de 4 % de l’offre en circulation.
Mais l’Ether (ETH) progresse rapidement. Les entreprises en possèdent désormais plus de 1,3 million, valorisés à environ 4 milliards de dollars. Ce chiffre grimpe à mesure que les ETF adossés à l’Ether gagnent du terrain aux États-Unis. En juillet, ces fonds ont enregistré 19 jours consécutifs de flux entrants positifs, pour un total de 5,3 milliards de dollars.
Selon Standard Chartered, l’ETH pourrait franchir les 4 000 dollars d’ici fin 2025, et les entreprises pourraient, à terme, en détenir jusqu’à 10 % de l’offre totale contre à peine 1 % aujourd’hui.
Pourquoi Ethereum attire les entreprises
Ethereum séduit pour une raison clé : son rendement natif. Contrairement au Bitcoin, l’Ether peut être staké, bloqué contre intérêts. Un avantage pour les trésoreries cherchant à faire fructifier leur capital sans vendre.
« Ces entreprises ne se contentent plus de conserver de l’ETH, elles le font travailler », résume Enmanuel Cardozo, analyste chez Brickken.
L’Ether devient un outil de gestion dynamique, qui s’intègre aux logiques financières plus classiques. Il bénéficie aussi d’un cadre réglementaire perçu comme plus souple.
L’adoption croissante des cryptos ne relève plus uniquement de la spéculation. Elles apparaissent comme une alternative crédible à la trésorerie traditionnelle.
Le Bitcoin s’impose comme réserve numérique, à la manière de l’or, mais avec des avantages propres : transparence, portabilité, traçabilité. L’Ether, lui, ajoute la possibilité d’usage et de rendement.
Les risques restent bien réels : volatilité, incertitudes réglementaires, exposition technologique. Mais le signal est clair : les cryptos s’installent dans les bilans d’entreprise.
Le seuil des 100 milliards pourrait bien n’être qu’un début. Si la dynamique se poursuit, ce chiffre pourrait être multiplié et avec lui, les frontières entre finance traditionnelle et crypto deviendront de plus en plus floues.