Crypto, blanchiment, Trump : l’affaire Bitzlato rebondit

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Condamné pour avoir exploité une plateforme crypto accusée de blanchiment massif, Anatoly Legkodymov, cofondateur de Bitzlato, tente aujourd’hui une démarche peu banale : obtenir un pardon présidentiel.

L’ancien patron russe, déjà jugé et libéré, se tourne vers Donald Trump. Un acte symbolique, mais pas si isolé.

Une affaire crypto devenue affaire d’État

Tout commence début 2023. La justice américaine annonce l’arrestation de Legkodymov à Miami. À l’époque, il dirigeait Bitzlato. Une plateforme d’échange crypto méconnue du grand public, mais bien identifiée par les autorités.

L’accusation est claire : Bitzlato aurait facilité plus de 700 millions de dollars de transactions illégales. Une grande partie issue du darknet Hydra, démantelé peu avant.

Les charges ? Exercice d’une activité de transfert d’argent sans licence. Du blanchiment, en somme. En décembre 2023, il plaide coupable. Finalement, en juillet 2024, il est condamné à 18 mois de prison.

Une peine qu’il a déjà purgée en détention provisoire… il est donc relâché. Officiellement libre… mais pas vraiment sorti d’affaire.

Car en parallèle, une autre procédure pourrait s’ouvrir. En France cette fois. Une demande d’extradition serait en cours. Rien de confirmé, mais la menace reste présente.

Une demande adressée à Trump, dans un contexte tendu

Ce qui change aujourd’hui, c’est cette démarche inattendue : une demande de grâce présidentielle, adressée au président américain Donald Trump.

L’information a été relayée par plusieurs médias russes, notamment l’agence TASS. C’est Ivan Melnikov, du Comité international pour les droits humains, qui aurait formalisé la requête au nom de Legkodymov.

L’objectif ? Effacer la condamnation fédérale, la faire annuler sur le plan juridique. Mais le message est aussi politique.

Selon la défense, l’affaire serait le symptôme d’une hostilité américaine envers les développeurs et entrepreneurs russes dans le secteur des cryptomonnaies. Une chasse aux sorcières numérique, en quelque sorte.

Est-ce recevable ? Difficile à dire. Pour l’instant, aucune réponse officielle du camp Trump. D’ailleurs, rien ne dit que la demande a été sérieusement étudiée.

La crypto, terrain glissant des pardons présidentiels

Ce n’est pas la première fois qu’un acteur du secteur crypto tente cette approche. On se souvient de Ross Ulbricht, créateur de Silk Road, dont la peine a suscité un vaste débat.

D’autres noms ont circulé ces derniers mois : Sam Bankman-Fried, ex-FTX, ou Changpeng Zhao (CZ), ancien patron de Binance, ont aussi été cités dans ce genre de démarches.

Trump, de son côté, s’est récemment montré plus conciliant avec l’univers crypto… De là à accorder des pardons à des figures controversées ? Rien n’est certain, mais l’idée circule.

La demande de Legkodymov s’inscrit donc dans ce climat : celui d’une industrie entre deux mondes — la promesse technologique et le risque juridique.

Conclusion : le pardon comme geste politique ?

Disons-le franchement : ce genre de demande n’a rien d’anodin. Surtout quand elle vise une figure controversée, dans une affaire impliquant des millions venus du darknet.

Mais au-delà du cas individuel, c’est une forme de test politique. Une manière de sonder l’attitude des États-Unis vis-à-vis des acteurs crypto non occidentaux.

Legkodymov, aujourd’hui libre, veut plus qu’une libération. Il cherche à effacer la trace. À tourner la page. Encore faut-il que quelqu’un, quelque part, accepte de la refermer pour lui.

Par Marc Rodrigue

Arpentant le web depuis la fin des années 90 Marc Rodrigue a su développer une curiosité pour les nouvelles technologies le rendant passionné notamment de ces nouvelles monnaies numériques. Son but est simple : permettre à tout le monde de s'informer et d'apprendre davantage sur l'univers des crypto-monnaies.