Iurii Gugnin, est accusé d’avoir blanchi plus de 530 millions de dollars pour des clients russes. En effet, il a contourné les sanctions économiques imposées par les États-Unis. De plus, il aurait utilisé des sociétés crypto et des documents falsifiés pour faire transiter ces fonds à travers des banques américaines.
Un système de transfert financier entre la Russie et les États-Unis
D’après le ministère américain de la Justice, Gugnin a utilisé deux sociétés pour déplacer de grandes quantités d’argent en utilisant principalement l’USDT. Il s’agit notamment de Evita Investments Inc. et Evita Pay Inc. Ces opérations ont été réalisées entre juin 2023 et janvier 2025.
Les fonds provenaient de clients russes liés à des banques sanctionnées comme Sberbank, VTB, Sovcombank ou Tinkoff.
De ce fait, l’argent transitait par des portefeuilles contrôlés par Evita. Ensuite cet argent était converti en dollars ou en d’autres monnaies via des banques américaines.
Les sources indiquent que Gugnin a présenté Evita comme un service conforme aux règles de lutte contre le blanchiment d’argent.
Mais, en réalité, aucune mesure sérieuse n’avait été mise en place. Aucun rapport d’activité suspecte (SAR) n’a été déposé par cette société, comme l’exige la loi américaine.
Des fraudes organisées pour contourner les sanctions
Gugnin aurait volontairement violé plusieurs lois. Il s’agit notamment des lois liées à la lutte contre le blanchiment d’argent, aux transferts de fonds sans licence et à l’exportation de technologies sensibles.
Il aurait falsifié des factures pour effacer toute mention de clients russes. Ensuite il aurait fabriqué des documents de conformité pour donner l’apparence d’une activité légale.
Grâce à ces manœuvres, Gugnin a réussi à obtenir une licence de transfert de fonds en Floride. Cela a renforcé la crédibilité d’Evita auprès des banques et plateformes d’échange.
En se servant de cette licence, il a pu transférer plus de 500 millions de dollars en toute discrétion.
Certaines de ces transactions auraient servi à acheter des technologies soumises à des restrictions d’exportation. Ainsi, Gugnin a permis à des acteurs russes de contourner les contrôles à l’exportation.
Par la même occasion, des composants sensibles auraient été livrés à des clients russes, y compris des entités liées à Rosatom, l’agence nucléaire russe.
Sanctions judiciaires et conséquences réglementaires
Gugnin est actuellement accusé de 22 chefs d’inculpation. Ces derniers incluent la fraude bancaire, la fraude électronique, le blanchiment d’argent et la violation de la loi sur les sanctions économiques (IEEPA).
Chaque chef peut entraîner jusqu’à 30 ans de prison. Il a été arrêté à New York et reste en détention en attendant son procès.
Les recherches effectuées sur l’ordinateur de Gugnin montrent qu’il était conscient du caractère illégal de ses activités. Il aurait cherché des informations sur les enquêtes criminelles, les sanctions américaines et les signes indiquant qu’une personne est surveillée. On comprend par ces agissements qu’il essayait d’échapper à la détection.