Coinbase frappe Londres en plein cœur

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Pourquoi Nous Faire Confiance
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Le Royaume-Uni va-t-il rater sa deuxième révolution crypto ? C’est la question brûlante que Coinbase vient de lancer à la figure du gouvernement britannique.

Et pas n’importe comment. L’offensive est frontale, assumée et portée par une plume de poids : George Osborne, ancien chancelier de l’Échiquier, désormais conseiller chez Coinbase.

Un éditorial choc dans le Financial Times, un ton acerbe, une cible bien identifiée — la Bank of England et la nouvelle chancelière Rachel Reeves.

Et surtout, un message : si Londres continue d’hésiter, elle pourrait définitivement céder sa place aux États-Unis, à l’Europe ou à Singapour dans la course aux stablecoins.

Un avertissement au timing parfait… ou un coup de bluff bien orchestré ?

Osborne tire à boulets rouges

Derrière cette sortie, il y a un constat que beaucoup partagent en silence : le Royaume-Uni s’est laissé distancer. Selon Osborne, la première vague crypto, celle du Bitcoin, des exchanges et de l’innovation décentralisée, a déjà été manquée.

La deuxième, celle des stablecoins adossés à des monnaies nationales, est en train de s’échapper elle aussi.

Le plus inquiétant ? Alors que le dollar est déjà solidement représenté à travers l’USDC, l’USDT et de nouveaux venus comme le JPM Coin, la livre sterling, elle, est totalement absente de cette nouvelle infrastructure numérique. À ce rythme, elle pourrait devenir insignifiante dans l’économie tokenisée de demain.

Coinbase n’a pas choisi ce moment au hasard. Fin juillet, la FCA a clos une consultation publique sur les stablecoins (CP25/14). Et un projet de loi sur les cryptoactifs est attendu à l’automne.

Bref, les dés ne sont pas encore jetés. Mais ils ne traîneront pas longtemps sur la table.

Le Royaume-Uni veut réguler… mais à sa manière

Face à cette pression, le gouvernement britannique tente de montrer qu’il agit. Rachel Reeves a promis une réforme globale du secteur financier, incluant les cryptos.

La FCA a, de son côté, proposé une régulation stricte des stablecoins, notamment l’obligation d’être adossés à des réserves détenues directement auprès de la Banque d’Angleterre.

Mais c’est précisément là que le bât blesse. Pour Osborne — et pour une bonne partie de l’industrie — cette contrainte rendrait l’émission de stablecoins en GBP économiquement peu viable.

Un garde-fou trop serré, qui étoufferait toute initiative privée. Un paradoxe pour un pays qui se rêvait, il n’y a pas si longtemps, en « crypto hub » mondial.

Une pub, un pied de nez, et un avertissement

En parallèle de l’éditorial, Coinbase a lancé une publicité virale intitulée « Everything Is Fine ». Un clip satirique qui se moque du système bancaire britannique, de l’inflation galopante et du coût de la vie.

Le message implicite : la crypto comme alternative… mais dans un pays qui semble la rejeter. Cerise sur le gâteau : l’entreprise affirme que les télévisions locales ont refusé de diffuser le spot.

Vraie ou pas, la communication a porté ses fruits.

Coinbase ne cache plus ses ambitions pour le Royaume-Uni. Son bureau de Londres s’agrandit, les embauches se multiplient, et son directeur UK parle désormais d’un “second mover advantage” : l’idée que le pays peut encore rattraper son retard en apprenant des erreurs des autres.

Une bataille d’agenda

La question est donc simple : qui dictera le tempo ? Le gouvernement, qui avance prudemment, craignant de répéter les dérives du passé financier ? Ou Coinbase et ses alliés, qui estiment que chaque mois de retard coûte en compétitivité ?

Le match est lancé. Et cette fois, les règles du jeu, ou leur absence, décideront de la place de Londres dans le futur paysage crypto mondial.

Par Marc Rodrigue

Arpentant le web depuis la fin des années 90 Marc Rodrigue a su développer une curiosité pour les nouvelles technologies le rendant passionné notamment de ces nouvelles monnaies numériques. Son but est simple : permettre à tout le monde de s'informer et d'apprendre davantage sur l'univers des crypto-monnaies.