Christie’s International Real Estate vient de créer une nouvelle branche spécialisée dans l’immobilier haut de gamme payé en cryptomonnaies. Le marché du luxe entre dans une nouvelle ère, où Bitcoin et Ethereum deviennent des moyens de paiement alternatifs pour acquérir des biens d’exception.
Une cellule crypto dédiée aux ultra-riches
Révélé par The New York Times, la division nouvellement créée regroupe des juristes, analystes blockchain et conseillers immobiliers spécialisés. Leur mission : faciliter des transactions immobilières 100 % crypto, sans conversion en monnaie fiduciaire. L’objectif est clair : séduire une clientèle fortunée, souvent crypto-native, souhaitant sécuriser leur patrimoine dans la pierre.
Christie’s propose un accompagnement sur mesure, de la vérification des wallets à la structuration juridique. La société s’engage à respecter les normes anti-blanchiment et à assurer la conformité avec les juridictions concernées. Ce service cible les clients souhaitant rester discrets tout en investissant dans de l’immobilier de prestige.
L’absence d’intermédiaires bancaires, combinée à une vitesse d’exécution optimisée, permet des ventes plus fluides. Le modèle vise à s’étendre à plusieurs continents en permettant le paiement en cryptomonnaie, avec un focus sur les marchés américains, européens et du Moyen-Orient.
Un portefeuille immobilier d’un milliard de dollars
La société propose déjà plusieurs biens de luxe dans son portefeuille crypto. Des villas californiennes, des penthouses new-yorkais ou encore des résidences en bord de mer. Le catalogue dépasse 1 milliard de dollars en valeur. Tous ces biens peuvent être réglés en Bitcoin, Ethereum ou autres cryptomonnaies stables, selon l’accord des parties.
Ce positionnement place Christie’s parmi les premiers acteurs immobiliers à institutionnaliser ce type de paiement. La firme tire parti de sa notoriété dans l’art numérique – notamment via les NFT – pour prendre une longueur d’avance sur ses concurrents. Elle capitalise sur l’évolution des usages et la maturité croissante des investisseurs crypto.
Une tendance qui s’étend à l’industrie immobilière
Christie’s ne fait pas figure d’exception. D’autres agences commencent à accepter les cryptos, surtout dans les marchés à forte concentration de richesse numérique, comme Miami, Dubaï ou Lisbonne. La tokenisation des actifs immobiliers via des contrats intelligents pourrait bientôt suivre, avec une nouvelle forme de propriété fractionnée.
L’intérêt de l’immobilier crypto réside aussi dans sa compatibilité avec les stablecoins. En utilisant des monnaies numériques stables comme l’USDC ou l’euro numérique, les acheteurs peuvent éviter la volatilité tout en profitant de la rapidité et de la transparence de la blockchain.
Cette évolution est aussi favorisée par les avancées réglementaires. Des juridictions comme Singapour ou la Suisse reconnaissent déjà l’usage des cryptos dans les transactions immobilières. Aux États-Unis, plusieurs États explorent des cadres légaux permettant les paiements immobiliers en actifs numériques.
Défis techniques et juridiques à surmonter
Malgré cet engouement, de nombreux défis restent à relever. Le principal concerne la volatilité des cryptomonnaies, qui peut impacter le prix du bien au moment de la transaction. Christie’s envisage des solutions via des smart contracts avec prix bloqué à l’instant du transfert.
La sécurité des wallets, la transparence fiscale et la gestion des registres publics sont également des enjeux majeurs. Les équipes juridiques de la maison travaillent sur des procédures adaptées à chaque pays. Elles doivent aussi gérer la relation avec les notaires, assureurs et autorités fiscales locales.
Enfin, les outils de vérification KYC/AML doivent être intégrés dès la phase de contact avec l’acheteur. Des plateformes partenaires permettront à Christie’s de suivre les flux tout en respectant la confidentialité des clients.