Le bitcoin connaît une phase de repli marqué. S’agit-il d’une simple pause tactique ou du début d’un retournement plus profond ? Alors que les marchés retiennent leur souffle à l’approche d’annonces majeures de la Réserve fédérale et de la Maison-Blanche, une chose est certaine : le climat est à l’attentisme.
Pression pré-FOMC : des marchés en mode dé-risque
La principale explication à la faiblesse récente du Bitcoin tient à une mécanique bien connue : la réduction des risques avant une décision majeure. Ce mercredi, la Réserve fédérale rendra publique sa position sur les taux d’intérêt. Or, les jours qui précèdent ce type d’annonce sont généralement marqués par une prudence généralisée et le marché crypto n’y échappe pas.
Depuis le début de la semaine, le bitcoin évolue dans une fourchette étroite entre 117 000 et 120 000 dollars, avec un biais baissier qui pourrait le pousser vers des supports à 114 000, voire 110 000 dollars.
Ce repli s’inscrit dans un contexte de compression des prix, mis en évidence par des bandes de Bollinger particulièrement resserrées. Il s’agit d’un signal technique qui annonce souvent un mouvement fort à venir, dans un sens ou dans l’autre.
Mais au-delà des indicateurs, c’est surtout l’environnement macroéconomique qui pèse. Les incertitudes liées à la politique monétaire, conjuguées aux signaux encore flous venant de Washington sur la régulation des crypto-actifs, renforcent ce climat d’attente prudente.
Le rôle central de la politique : bitcoin et stratégie nationale
Autre élément clé de cette séquence : le rapport très attendu de la Maison-Blanche sur la politique crypto des États-Unis. Ce document pourrait inclure des informations sur les avoirs en Bitcoin du gouvernement fédéral et, selon certaines rumeurs, évoquer la création d’une réserve stratégique officielle de BTC.
Si le rapport s’avère favorable à l’intégration du Bitcoin dans la stratégie économique américaine, l’effet sur les marchés pourrait être immédiat. D’autant plus si cette annonce coïncide avec un ton modéré de la Fed. Certains traders n’écartent pas un retournement rapide de tendance dans ce scénario.
Ce “double catalyseur” : soutien gouvernemental et détente monétaire, suffirait, selon plusieurs analystes, à propulser le bitcoin au-dessus de la résistance des 122 000 dollars. Mais encore faut-il que les signaux soient clairs, cohérents, et perçus comme crédibles.
Bitcoin : une baisse qui ressemble à une respiration
Pour les observateurs chevronnés, la baisse actuelle n’a rien d’alarmant. Elle s’apparente davantage à un mouvement de respiration, presque mécanique, après une période de forte activité.
Les données montrent une chute de 45 % de la volatilité intrajournalière du BTC sur les trois dernières semaines. Typique des phases de consolidation.
Cette accalmie pourrait même s’avérer saine. Dans l’histoire du Bitcoin, les périodes de compression de volatilité ont souvent précédé des mouvements majeurs. Le fait que les bandes de Bollinger soient « prêtes à éclater » alimente cette hypothèse d’un rebond significatif à condition, bien sûr, que le contexte macro le permette.
Les liquidations récentes : 173,8 millions de dollars en positions longues selon Coinglass peuvent aussi être interprétées comme une purge salutaire. Un marché qui se débarrasse de l’excès de levier pour retrouver une forme de stabilité structurelle.
Que peut-on attendre des prochains jours ?
Tout va se jouer dans les prochaines heures. Entre les publications de résultats de Meta et Microsoft, les indicateurs économiques américains (PIB, emploi, PMI), et surtout les prises de parole de Jerome Powell, les signaux s’annoncent nombreux… et peut-être contradictoires.
Pour le bitcoin, tout dépendra de la combinaison de ces annonces. Une Fed prudente, un Trump désireux d’institutionnaliser le BTC, et des chiffres macro solides pourraient enclencher un nouveau cycle haussier. À l’inverse, une politique monétaire trop stricte ou un rapport décevant côté crypto renverrait le BTC vers ses niveaux de support. En bref, un scénario à haute tension. Difficile à lire dans l’immédiat.