Le Bitcoin affole les compteurs… mais dans l’ombre, qui tire les ficelles ?

Avertissement : l'information présente dans ce guide ne constitue pas un conseil en investissement. Faites toujours vos propres recherches avant d'investir, et ne mettez pas en jeu une somme d'argent que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre.
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Record historique pour le Bitcoin, l’identité des acheteurs reste un secret.

Le bitcoin évolue autour de 120 000 dollars, après avoir touché 123 153 dollars le 14 juillet. Ce niveau frôle son record historique, mais derrière cette progression, l’origine des flux reste floue. Si les prix attirent l’attention, la composition du marché reste largement dominée par les particuliers. Les institutions, elles, avancent lentement.

Un marché toujours porté par les particuliers

Malgré la médiatisation des ETF, les données montrent que moins de 5 % des avoirs en bitcoin via ces véhicules sont détenus par des fonds de pension ou des investisseurs institutionnels long terme. Ce sont surtout des particuliers fortunés, des conseillers en gestion de patrimoine et des traders indépendants qui alimentent les flux.

Même les hedge funds, pourtant réactifs, restent discrets. Le marché garde une structure majoritairement « retail », soumise aux effets de réseau, aux annonces politiques et aux dynamiques sociales.

Les données on-chain confirment cette analyse. Le 16 juillet, les entrées de stablecoins sur les plateformes ont bondi de 1,7 milliard de dollars, tandis que les grands portefeuilles (whales) ont retiré environ 2,25 milliards de dollars en bitcoin sur 30 jours. Conclusion : une phase d’accumulation active mais fragmentée, sans ventes massives.

Les institutions observent, sans se précipiter

L’exposition directe des institutions reste limitée. Plusieurs avancées récentes aux États-Unis pourraient cependant modifier la donne. Le 17 juillet, la Chambre des représentants a adopté le « Genius Act« , une loi encadrant l’émission de stablecoins. D’autres textes, comme le « Clarity Act », clarifient le rôle de la SEC et de la CFTC. Ensemble, ces lois visent à sécuriser l’environnement réglementaire.

Pour les investisseurs institutionnels, cette évolution est décisive. Une étude menée par EY et Coinbase montre que 75 % d’entre eux envisagent d’augmenter leur exposition aux cryptos en 2025. Près de 60 % prévoient une allocation supérieure à 5 %.

Ces acteurs n’investissent pas à la légère. Ils attendent un cadre stable, des garanties réglementaires et des produits compatibles avec leurs obligations de conformité. Tant que ces conditions ne sont pas réunies, leur implication restera progressive.

Soutien politique et changement de perception

Le contexte politique renforce aujourd’hui cette dynamique. Depuis janvier 2025, la Maison‑Blanche applique une politique clairement pro‑crypto. En effet, un décret interdit la mise en place d’un CBDC, un groupe spécial travaille à un cadre pour les actifs numériques, une réserve stratégique de Bitcoin a été constituée avec près de 200 000 BTC, et un sommet a réuni cet hiver les leaders du secteur à la Maison‑Blanche.

Cette semaine, la Chambre a adopté le GENIUS Act, ouvrant la voie à une régulation structurelle des stablecoins, que Donald Trump entend prochainement signer.

Autant de mesures qui transforment la crypto en véritable enjeu stratégique national, légitimant une exposition modérée mais significative au sein des grandes institutions financières. Le risque d’exclusion à long terme s’amenuise ; la crypto devient un actif institutionnelement viable, non plus réservé à la spéculation

Une lecture du marché encore partielle

La blockchain est publique, mais elle ne dit pas tout. Les adresses sont pseudonymes, les montants fractionnés, et les véhicules d’investissement souvent opaques. Difficile dans ces conditions d’identifier clairement qui investit.

Ce manque de transparence rend l’analyse des tendances plus difficile. Est-ce que ce sont des petits investisseurs qui agissent ensemble ? De riches particuliers qui restent anonymes ? Ou bien de grandes institutions qui passent par des intermédiaires ? Sans données claires, il est difficile d’en tirer des conclusions solides.

Le Bitcoin reste proche de ses plus hauts, mais le marché qui le soutient n’a pas encore changé de nature. Les particuliers restent au centre du jeu. Les institutions s’intéressent de plus en plus à la crypto, mais leur présence reste marginale.

Des signaux favorables existent : un cadre réglementaire qui s’éclaircit, un soutien politique plus marqué, et des flux de capitaux en hausse. Mais ces avancées ne suffisent pas à dissiper les zones d’ombre.

Le marché reste instable. La volatilité, l’opacité et les risques liés à l’absence de régulation homogène exigent de rester prudent. Si l’arrivée des institutions se confirme, elle pourrait renforcer la structure du marché. Encore faut-il que les conditions soient réunies sur le plan légal comme sur celui de la transparence.

Par lucie

Plongée dans l’univers du numérique depuis plus de dix ans, Lucie Moinet s’est rapidement passionnée pour les crypto-monnaies et les révolutions financières décentralisées. Attentive aux évolutions du Web3, elle aime décrypter les tendances et rendre accessibles des sujets souvent techniques. Souhaitant aider chacun à mieux comprendre les enjeux de la blockchain et à saisir les opportunités de cette nouvelle ère elle a décidé d'utiliser sa plume ou plutôt son clavier dans ce but.