Le Pakistan et El Salvador viennent de signer un accord sur le Bitcoin. Objectif : avancer ensemble sur l’usage des cryptoactifs dans les politiques publiques.
Deux pays émergents misent sur le Bitcoin
Bilal Bin Saqib, conseiller spécial du Premier ministre pakistanais, s’est rendu à San Salvador. Il y a rencontré le président Nayib Bukele, figure de proue du Bitcoin.
Ensemble, ils ont signé une lettre d’intention entre le Pakistan Crypto Council et le Bureau Bitcoin d’El Salvador.
Just met one of the most extraordinary visionary leaders of our time, President of El Salvador, @nayibbukele
A head of state who doesn’t just talk tech, but challenges it, from AI and robotics to Bitcoin.
He’s a leader from the future, who saw the future first because when it… pic.twitter.com/QpS6vVnTxv
— Bilal bin Saqib MBE (@Bilalbinsaqib) July 16, 2025
Cette lettre prévoit plusieurs axes de coopération : adoption du Bitcoin dans les services publics, inclusion financière via la blockchain, transferts de compétences, développement de politiques adaptées aux économies émergentes.
Le Pakistan regarde de près le pari salvadorien. El Salvador, premier pays à avoir fait du bitcoin une monnaie légale, a choisi une voie radicale. Malgré les critiques, notamment du FMI, Bukele a maintenu sa stratégie. Islamabad veut s’en inspirer.
Le cas salvadorien
Depuis 2021, El Salvador a accumulé plus de 6 240 bitcoins, soit environ 740 millions de dollars. Le pays utilise ses réserves comme un fonds souverain. Il s’agit d’une approche atypique, mais assumée.
Bukele cherche à attirer les capitaux, renforcer l’innovation et s’affranchir des circuits financiers classiques. Sa politique divise, mais elle influence. Bilal Bin Saqib le dit lui-même : « Bukele a osé là où beaucoup hésitent ».
Le président salvadorien est devenu une référence pour les partisans du Bitcoin au niveau mondial. Sa stratégie inspire aujourd’hui des pays confrontés à des contraintes économiques et monétaires fortes.
Le Pakistan explore sa propre voie
L’économie pakistanaise est fragile, sous surveillance du FMI jusqu’en 2027. Pour sortir de cette dépendance, le pays cherche des alternatives. Le numérique et les cryptoactifs en font partie.
La visite à San Salvador n’est pas un cas isolé. Bilal Bin Saqib a aussi rencontré Michael Saylor, patron de MicroStrategy et fervent défenseur du Bitcoin. Ces échanges montrent un intérêt réel pour les actifs numériques comme outil de développement.
Islamabad souhaite poser un cadre clair : créer une régulation stable, soutenir les projets blockchain, tester l’usage du Bitcoin dans le service public. Le tout sans braquer les bailleurs internationaux.
Le minage freiné par le FMI
Début juillet, le Pakistan a proposé d’utiliser son surplus d’électricité (2 000 mégawatts) pour miner du bitcoin, notamment en hiver. Mais le FMI a rapidement réagi : hors de question d’allouer des subventions ou tarifs préférentiels à cette activité.
Le message est clair. Pour le FMI, le minage bitcoin ne doit pas perturber les équilibres du marché de l’énergie. Cette opposition complique les ambitions pakistanaises.
Malgré tout, le gouvernement maintient ses objectifs. Il prévoit toujours de créer des centres de minage et d’intelligence artificielle. Le partenariat avec El Salvador s’inscrit dans cette stratégie plus large.
Cette coopération entre le Pakistan et El Salvador marque une nouvelle étape. Deux pays éloignés, mais avec une même idée : explorer des outils numériques pour gagner en autonomie.
Ils ne suivent pas les grands modèles, mais construisent des stratégies adaptées à leurs contextes. Pas question d’imiter à l’identique. Il s’agit plutôt d’échanger, de tester, d’apprendre.
Ce type de partenariat pourrait en appeler d’autres. À mesure que la crypto gagne du terrain, on voit émerger des alliances « Sud-Sud » autour des technologies décentralisées. L’expérimentation devient un levier de souveraineté.