Le marché crypto fait face à une nouvelle secousse complètement inattendue. Ce vendredi 20 juin 2025, la Norvège a annoncé une interdiction temporaire des nouveaux centres de minage de Bitcoin. Ils sont en effet jugés trop énergivores. Avec 2 % du hashrate mondial, le pays nordique veut préserver son électricité pour d’autres secteurs plus importants. Cette décision marque-t-elle la fin du minage en Norvège ? Décryptons les enjeux.
Une interdiction temporaire aux lourdes conséquences
Le gouvernement norvégien, dirigé par le Parti travailliste, a dévoilé son plan via Reuters : interdire dès août 2025 l’installation de nouveaux centres de minage crypto utilisant des technologies énergivores, comme le proof-of-work. Karianne Tung considère en effet que le minage était une source de consommation importante d’électricité sans réelle plus-value.
La Norvège, avec 92 % de son électricité issue de l’hydroélectricité, est un eldorado pour les mineurs. En 2022, elle représentait 0,74 % du hashrate Bitcoin mondial. Mais la pression sur l’énergie s’intensifie. En septembre 2024, la fermeture d’un centre à Hadsel a justement fait bondir les factures d’électricité locales de 20 %.
D’ailleurs, cette interdiction ne cible que les nouveaux centres. Les opérations existantes, comme celles de Bitdeer, peuvent continuer sous les régulations actuelles. Cependant, la nouvelle loi de 2024 exige que les data centers s’enregistrent et divulguent leurs activités, un signal clair contre le minage.
Pourquoi la Norvège tourne le dos au minage ?
L’argument principalement utilisé est environnemental. Malgré une énergie qui est en grande partie renouvelable, le gouvernement juge le minage incompatible avec ses objectifs climatiques. En 2024, un centre à Hadsel consommait 80 GWh par an, soit l’équivalent de 3 200 foyers. Les nuisances sonores ont aussi pesé : les habitants qualifiaient en effet les ventilateurs de « cauchemar ».
Par ailleurs, la Norvège fait face à une hausse des prix de l’électricité, exacerbée par la baisse de l’énergie éolienne en Europe. Le minage, perçu comme peu rentable pour l’économie locale, est sacrifié au profit d’industries jugées plus utiles. En comparaison, la Russie a banni le minage dans dix régions jusqu’en 2031 pour des raisons similaires.
Pourtant, des voix s’élèvent. Sur X, la communauté souligne le fait que le minage utilise souvent des surplus d’hydroélectricité, une ressource sous-exploitée. Cambridge révèle que 50 % du minage Bitcoin mondial repose sur des énergies renouvelables. Cette interdiction pourrait donc freiner l’innovation blockchain sans réel gain écologique.
Quel impact pour le Bitcoin et les mineurs ?
Le Bitcoin est actuellement à 103 755 $ selon CoinGecko et reste stable malgré l’annonce. Ce n’est pas surprenant parce que la Norvège ne représente qu’une fraction du hashrate, et les mineurs pourraient migrer vers des pays comme le Salvador, qui soutiennent davantage le minage crypto. Cependant, cette décision renforce une tendance mondiale : les régulations crypto se durcissent.
Pour les mineurs norvégiens, l’avenir est incertain. Bitfury et Bitzero, présents dans le pays, pourraient être affectés si l’interdiction s’étend aux centres existants. En revanche, des entreprises comme Aker ASA, détenant 754 BTC (80 millions de dollars), continuent d’investir.