Bitcoin : La correction n’est peut-être pas finie

Bitcoin a récemment atteint un nouveau sommet historique à 123 236 $ le 14 juillet 2025. Mais à peine deux semaines plus tard, la crypto est retombée à un creux intrajournalier de 114 518 $, avant un léger rebond autour de 115 692 $.

Pour Justin Spittler, analyste chez RiskHedge, l’essentiel est ailleurs : Bitcoin n’a pas encore trouvé son vrai plancher.

Unfortunately, I don't think $BTC has bottomed yet.

Looks like a breakdown retest on the 4H currently.

Still think we got a little bit more pain in the near term.

I don't think it will be a deep retracement for a couple reasons.

1) BTC literally just broke out.
2) $ETH and… https://t.co/lbPEQ09SSn

— Justin Spittler (@JSpitTrades) July 25, 2025

Une déclaration qui tranche avec l’euphorie ambiante, et qui mérite qu’on s’y attarde. Car derrière ce repli se cache peut-être plus qu’un simple souffle court du marché.

Bitcoin : une correction à court terme attendue, mais pas un retournement

Spittler anticipe une phase de repli modérée, avec un possible retour vers la zone des 113 000 $, voire un léger enfoncement temporaire.

Pour autant, il exclut un décrochage brutal : selon lui, le récent breakout haussier est trop récent pour déclencher une vraie capitulation. Le momentum reste présent, bien que fragile.

D’autres partagent ce constat. Chris Burniske (Placeholder) note ainsi l’absence de panique claire, notamment grâce à la tenue des altcoins comme Ethereum.

L’ETH/BTC a même progressé d’environ 1 % pendant le recul de Bitcoin. Un comportement qui, à ses yeux, suggère un marché en consolidation plus qu’en chute libre.

Open interest au plus haut : volatilité sous tension

Le open interest (OI) de Bitcoin vient d’atteindre un record à 44,5 milliards de dollars, alors que le prix, lui, recule.

Ce décalage est parlant : cela signifie que de nombreuses nouvelles positions sont ouvertes (longues ou courtes) dans un contexte d’incertitude. La spéculation s’intensifie, et avec elle, le risque de soubresauts.

Spittler met en garde : un tel niveau d’engagement, dans un marché déjà fébrile, pourrait précipiter des liquidations en cascade en cas de retournement soudain. Ce type de réaction en chaîne n’a rien de théorique on l’a déjà vu dans des phases de marché précédentes.

Une prudence justifiée malgré la tendance haussière globale

Certaines prévisions institutionnelles, comme celle de Citigroup, voient Bitcoin grimper à 135 000 $ d’ici la fin de l’année, voire 199 000 $ dans leur scénario optimiste.

Mais pour Spittler, cette lecture est trop linéaire : les niveaux de support autour de 118 000 $ sont encore fragiles, et le seuil des 113 000 $ pourrait faire office de pivot psychologique à court terme.

L’analyse on-chain n’apporte pas de réponse tranchée. Les portefeuilles des détenteurs à court terme sont restés relativement stables ce qui peut aussi bien refléter une phase de digestion qu’un manque d’élan acheteur pour relancer la hausse.

On observe aussi des prises de bénéfices par les particuliers, dans une ambiance attentiste. Certains sécurisent leurs gains, d’autres préfèrent rester en retrait en attendant un nouveau signal macro ou technique.

L’arrivée des ETF spot comme l’IBIT de BlackRock, qui a attiré à lui seul plus de 50 milliards de dollars en moins d’un an a profondément transformé le cycle Bitcoin.

La dynamique traditionnelle du halving, qui rythmait les marchés tous les quatre ans, semble désormais reléguée au second plan.

Le prix est devenu beaucoup plus sensible aux données macroéconomiques, aux annonces de la Fed ou aux turbulences sur les indices américains comme le S&P 500. Un changement de nature qui impose de revoir certaines grilles de lecture.

Deux scénarios en ligne de mire pour le bitcoin

Le marché semble évoluer dans une zone de transition.

Deux hypothèses se dégagent : un retest technique autour des 113 000 $, suivi d’un rebond progressif : scénario préféré par les investisseurs de long terme, ou une accélération de la baisse, si les liquidations s’emballent ou si les données macro viennent troubler la fête.

Mais Spittler insiste : pas de krach en vue. Une correction plus sévère irait à l’encontre des fondamentaux actuels et de la structure récente du marché, qui reste globalement haussière.

Le pire n’est peut-être pas encore passé, mais cela ne veut pas dire que le marché est en train de s’effondrer.

Spittler, comme d’autres, anticipe une phase de consolidation, rendue instable par un open interest record, une spéculation effervescente, et des signaux techniques sous tension.

Pour les investisseurs, cela implique une chose : ajuster la gestion des risques, garder un œil sur les niveaux clés comme les 113 000 $, et rester attentif aux prochains marqueurs macroéconomiques.

Le cap haussier n’est pas remis en question à moyen terme mais le chemin, lui, pourrait encore tanguer un peu avant la prochaine poussée.