Coinbase détient désormais plus de Bitcoin que Tesla, signe d’un basculement stratégique : les entreprises crypto-native prennent l’avantage sur les géants de l tech dans l’adoption institutionnelle du BTC.
Coinbase dépasse Tesla : un choix assumé et structurant
Avec 11 776 bitcoins en réserve, soit environ 1,36 milliard de dollars selon les cours actuels, Coinbase se hisse à la 10e place du classement publié par Bitcointreasuries.net, juste devant Tesla. L’avance est nette, mais surtout revendiquée.
Dès le deuxième trimestre 2025, le PDG Brian Armstrong annonçait l’ajout de 2 509 BTC supplémentaires dans la trésorerie de l’entreprise. Le signal est clair : Coinbase ne se contente pas de proposer du Bitcoin à ses clients, elle en fait elle-même un actif de réserve stratégique.
Ce positionnement “long” n’a rien d’un pari à court terme. Le coût d’acquisition total s’élève à environ 740 millions de dollars, ce qui signifie que la plus-value latente dépasse déjà les 500 millions.
lus encore qu’un choix financier, c’est un marqueur identitaire pour Coinbase, qui intègre pleinement le BTC à sa propre architecture économique.
Ce positionnement tranche avec celui d’autres entreprises tech. Là où certaines continuent de voir les cryptos comme un actif spéculatif ou accessoire, Coinbase assume un rôle de précurseur.
Tesla reste dans la course, mais en retrait
De son côté, Tesla conserve ses bitcoins… sans en rajouter. Depuis son achat spectaculaire de 1,5 milliard de dollars en BTC en 2021, la firme d’Elon Musk n’a vendu aucune unité : une position de « hodler » discret mais tenace. À ce stade, rien n’indique un retrait, mais l’initiative ne semble plus être une priorité.
Tesla continue d’accepter les paiements en BTC pour ses produits dérivés, et certains observateurs n’excluent pas un retour plus offensif dans les mois à venir. Surtout si le climat réglementaire américain devient plus lisible, ou si les taux d’intérêt redescendent. Musk n’a jamais fermé la porte.
Reste que pour Tesla, le bitcoin a toujours été autant un signal d’image qu’un actif financier. Un outil de différenciation, aligné avec la culture technologique et parfois provocante de l’entreprise. Même dépassée en volume, la marque conserve une influence forte sur le récit crypto grand public.
Un contexte de marché paradoxal
Ce passage de témoin intervient à un moment un peu particulier pour le marché. D’un côté, les signaux réglementaires se veulent rassurants : la SEC a dévoilé son “Projet Crypto”, censé faire des États-Unis un pôle de référence en matière de finance numérique.
De l’autre, les prix corrigent sévèrement : le bitcoin est retombé à 115 000 dollars, et plus de 645 millions de dollars de positions ont été liquidées en 24h, selon CoinGlass.
Le contraste est frappant. Mais pas totalement nouveau. Ce type de repli brutal fait partie du cycle crypto, souvent suivi (parfois à contretemps) par un regain d’intérêt institutionnel.
Pour l’heure, la Réserve fédérale maintient ses taux inchangés, tout en exprimant des doutes sur la vigueur de l’économie. Une posture attentiste qui refroidit les actifs les plus volatils, au premier rang desquels le Bitcoin.
Des entreprises crypto plus audacieuses ?
Derrière la rivalité Coinbase-Tesla, c’est une dynamique plus large qui se dessine. Celle d’un glissement de pouvoir : les entreprises crypto-native prennent l’ascendant sur les acteurs tech traditionnels dans l’adoption institutionnelle du BTC.
MicroStrategy, Galaxy Digital ou Marathon Digital sont déjà dans cette logique d’accumulation assumée. Mais Coinbase, par sa visibilité et son statut de plateforme régulée aux États-Unis, pourrait jouer un rôle plus structurant encore.
Si l’entreprise pousse plus loin avec des projets comme les actions tokenisées ou les marchés de prédiction, elle pourrait s’imposer comme une brique essentielle de la finance crypto “officielle”. Une infrastructure, pas seulement un intermédiaire.