En Russie, les mineurs de cryptomonnaies seront bientôt identifiés grâce à un registre compilé par les autorités. Les ministères de l’Énergie, des impôts et du développement numérique cherchent à réglementer l’utilisation de l’électricité dans le cadre du minage.
Ce registre devrait aussi permettre aux autorités d’appliquer un régime fiscal spécifique à cette industrie. Une nouvelle peu surprenante dans un pays où le minage est parfois caractérisé par le vol d’électricité.
La Russie réglemente le minage des cryptomonnaies
Depuis l’an dernier, la Russie a légalisé le minage des cryptomonnaies. Pour de nombreux analystes, cette ouverture à l’industrie crypto était un moyen de réduire la vulnérabilité vis-à-vis du système monétaire international.
Les institutions étatiques, les entreprises et les entrepreneurs individuels sont autorisés à miner des cryptomonnaies. Cependant, tous ces acteurs doivent s’enregistrer auprès des autorités fiscales. Quant à eux, les particuliers non-entrepreneurs peuvent miner sous un seuil de consommation énergétique bien défini.
Enfin, la loi russe prévoyait que tous les mineurs fassent part des actifs crypto reçus au service fédéral des impôts.
Ce nouveau registre vient compléter la mesure et devrait permettre aux autorités d’identifier les opérations illégales de minage. D’après Petr Konyushenko, vice-ministre de l’énergie :
La création d’un tel registre permettra d’identifier précisément les consommateurs qui utilisent l’électricité à des fins minières. Cela est nécessaire pour leur appliquer une réglementation et une fiscalité spéciales.
Le registre compilé par le ministère de l’Énergie, le ministère des Impôts et le ministère du Développement numérique sera transmis aux diverses régions où l’activité de minage est élevée.
Rappelons que certaines régions imposent des interdictions de minage partielles. Notamment pendant l’hiver, quand la pénurie énergétique s’accompagne de restrictions sévères.
Le fléau du vol d’électricité
Les équipements de minage de Bitcoin sont gourmands en énergie. Pour cette raison, l’électricité a toujours été un enjeu capital pour les mineurs d’actifs crypto. De fait, les opérations de minage s’installent presque toujours dans les régions où l’électricité est plus abordable.
C’est pour cette raison que le Bhoutan a pu déployer une stratégie de minage intensive. C’est aussi pour cette même raison que le Texas est considéré comme la capitale américaine du minage de cryptomonnaies.
Le mois dernier, les autorités russes avaient déjà démantelé une opération de minage illégale. Les équipements étaient dissimulés dans un camion et siphonnaient l’électricité destinée à un village situé 10 km plus loin.
Plus de transparence pour attirer les investisseurs
Il faut souligner qu’un tel registre ne servira pas qu’à taxer et à sévir. Certains analystes estiment que les investisseurs pourraient bénéficier d’une plus grande transparence. En effet, un régime fiscal sur-mesure pour le minage de cryptomonnaies pourrait être un avantage considérable.
Mais surtout, les mineurs enregistrés pourraient bénéficier d’une allocation de ressources plus intéressante s’ils souhaitent développer leur activité. En somme, c’est un environnement favorable qui ne peut être mis en place qu’avec une meilleure lecture des besoins énergétiques.
Pour l’instant, l’efficacité du registre reste à démontrer. Mais dans l’éventualité où elle porte des fruits, on peut s’attendre à ce que l’initiative soit reproduite dans les autres pays où l’industrie illégale du minage crypto est un véritable fléau.
Sources : ria.ru