Le jeudi 3 juillet, la Turquie a bloqué l’accès à plus d’une quarantaine de plateformes d’échange crypto. En vertu de la loi sur les marchés de capitaux amendée en juillet 2024, la fourniture non autorisée des services d’échange d’actifs numériques est proscrite.
Parmi les 46 plateformes interdites d’accès, on retrouve PancakeSwap et 45 autres sites. La Commission turque des marchés de capitaux n’a pas communiqué les critères motivant sa décision.
Les crypto-enthousiastes turcs perdent l’accès à 46 plateformes
La Commission turque des marchés de capitaux a produit une liste de 46 noms de domaines auxquels l’accès est désormais interdit en Turquie. Cette liste est essentiellement composée de plateformes d’échange et autres services crypto.
Le communiqué n’explique cependant pas quelles sont les infractions spécifiques de chaque nom de domaine. Ainsi, on ignore encore en quoi la plateforme d’échange décentralisée PancakeSwap ou le comparateur de prix CryptoRadar ont manqué aux obligations réglementaires turques.
Ces plateformes ont-elles manqué d’obtenir des licences locales pour opérer ? Ou s’agit-il d’une interdiction englobante qui aurait ciblé les sites crypto sans critères définis ?
Quoi qu’il en soit, la décision de la commission turque est surprenante compte tenu du poids du marché crypto turc sur la scène internationale.
La place de la Turquie sur la scène crypto internationale
La Turquie compte parmi les pays avec un volume de transactions crypto important. Elle se classe derrière les États-Unis, l’Inde et le Royaume-Uni.
Ceci était aussi caractérisé par un vide réglementaire considérable. Par exemple, l’achat et la possession des actifs crypto étaient toléré, mais les paiements en cryptomonnaies ne l’étaient pas. Le nouveau cadre réglementaire crypto de la Turquie instauré en 2024 vient combler les vides.
Par exemple, depuis le premier trimestre de l’année, les utilisateurs de plateformes sont tenus de fournir des informations d’identification pour toute transaction de plus de 15 000 livres turques (environ 320 euros).
La clarté réglementaire des cryptos s’installe
La nouvelle de l’interdiction des plateformes d’échange crypto en Turquie rappelle des mesures similaires de gouvernements à travers le monde. Comme la Turquie, la Russie, les Philippines, le Kazakhstan ou encore la Thaïlande avaient bloqué différentes plateformes crypto.
Il ne faut pas y voir une attitude hostile à la cryptomonnaie. Il faut plutôt comprendre que ces interdictions sont une étape inévitable. En effet, la Turquie comme d’autres pays vise une réglementation claire de l’industrie. Ainsi, les gouvernements cherchent à bloquer les transactions illicites, tout en rassurant les investisseurs et les innovateurs.
Les plateformes d’échange sont visées par les interdictions parce qu’elles opéraient traditionnellement dans des vides juridiques. En raison des efforts réglementaires à travers le monde, ces vides juridiques sont amenés à disparaître. L’achat, la vente et l’utilisation des cryptomonnaies échappent de moins en moins au regard des autorités.
Il ne fait aucun doute que le meilleur encadrement réglementaire est un atout pour l’adoption et la légitimité des cryptomonnaies. Mais, cette adoption tant attendue semble conditionnée à la perte d’indépendance et d’anonymat qui caractérisaient les cryptos au départ.
Sources : financefeeds.com, cointelegraph.com