Acheter une maison en crypto en 2025 : légal, réel… et déjà en France

Avertissement : l'information présente dans ce guide ne constitue pas un conseil en investissement. Faites toujours vos propres recherches avant d'investir, et ne mettez pas en jeu une somme d'argent que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre.
Pourquoi Nous Faire Confiance
Pourquoi Nous Faire Confiance

Il y a encore quelques années, l’idée d’acheter une maison en Bitcoin relevait de la science-fiction ou du coup de communication.

Mais depuis 2023, les signaux se multiplient : ventes réglées en cryptoactifs, prêts immobiliers garantis par du BTC, plateformes de tokenisation à la croissance fulgurante…

Alors, simple tendance passagère ou tournant durable dans le monde de l’immobilier ?

Des transactions bien réelles, mais encore rares

La scène se passe à Lyon, début juin 2025. Un couple de trentenaires, passionnés de crypto depuis 2020, finalise l’achat d’une maison pour 370 000 euros.

Le paiement ? Entièrement en cryptomonnaie. Le notaire a accepté l’opération via un prestataire enregistré PSAN (prestataire de services sur actifs numériques), qui a converti les jetons en euros et sécurisé la transaction. « C’était presque classique, mis à part l’origine des fonds. Tout était documenté, tracé, validé par la banque et le notaire », explique l’un des acheteurs, contacté via un forum spécialisé.

Ce type de vente, bien que marginal, n’est plus une anomalie. À Madrid, un appartement de luxe s’est récemment vendu pour 1,5 million d’euros réglés en Bitcoin.

À Dubaï, la crypto représente déjà 3 % des ventes de biens « off-plan », ces appartements achetés sur plan par des investisseurs du monde entier.

Et au Japon, le promoteur Open House Group accepte désormais des règlements en XRP, DOGE ou même Solana.

La montée des prêts garantis en Bitcoin

Mais ce n’est pas la seule manière d’associer immobilier et crypto. De plus en plus d’investisseurs choisissent de ne pas vendre leurs jetons… mais de s’en servir comme garantie.

Des fintechs comme Milo (États-Unis) ou Figure proposent des crypto-mortgages : vous placez une certaine quantité de BTC ou ETH en collatéral, et vous recevez un prêt immobilier en dollars ou en stablecoins.

Avantage ? Vous conservez votre exposition à la hausse du Bitcoin, tout en accédant à la propriété.

Selon les dernières données, ces prêts s’accordent en moins de 24 heures, à des taux oscillant entre 8,5 et 10 %. Pas plus compétitifs que les taux bancaires classiques, mais sans vente fiscale de vos cryptos – un atout non négligeable pour les gros porteurs.

En revanche, gare à la volatilité : si le cours du Bitcoin chute brutalement, vous devrez injecter plus de collatéral ou risquer une liquidation.

EstateX, ou la maison fractionnée à portée de clic

Autre tendance émergente : la tokenisation immobilière. Le principe est simple : on divise un bien immobilier en « parts numériques » (des tokens), que n’importe qui peut acheter pour quelques dizaines ou centaines d’euros.

Le projet EstateX, qui vient tout juste de lancer son jeton $ESX ce 18 juin, entend démocratiser l’accès à l’investissement immobilier en Europe et aux États-Unis.

Soutenu par le fondateur de Tether et le PDG de RE/MAX, l’écosystème EstateX propose un modèle complet : plateforme d’achat fractionné (TokenizeX), marché secondaire, prêts en crypto garantis par parts immobilières, et même une carte de paiement indexée sur ses investissements.

« Notre but est simple : faire tomber les barrières à l’entrée du monde immobilier », affirme leur équipe dans un communiqué publié ce matin.

À terme, EstateX veut permettre à ses utilisateurs d’acheter 25 % d’un appartement, de percevoir des loyers en USDT et de revendre leur part aussi facilement qu’une action.

Un cadre réglementaire encore flou… mais qui avance

En France comme ailleurs, acheter un bien en cryptomonnaie n’est pas illégal, à condition de respecter certaines règles.

Le notaire exige toujours des euros sur son compte séquestre, mais il peut accepter que ceux-ci proviennent d’un tiers agréé ayant converti des cryptos. En clair : l’achat en Bitcoin « pur » n’existe pas (encore), mais des montages légaux existent.

L’Europe, avec sa réglementation MiCA, encourage désormais la tokenisation d’actifs réels (immobilier, obligations, matières premières).

Selon les derniers chiffres, le marché mondial des actifs tokenisés approche les 24 milliards de dollars, en croissance de +70 % sur un an.

Et demain ?

Est-ce que vous achèterez votre future maison en Bitcoin ? Peut-être pas demain, mais l’idée fait son chemin.

Des plateformes comme EstateX attirent des milliers d’utilisateurs en phase bêta. Les prêts garantis en crypto séduisent les profils à forte exposition. Et les notaires s’ouvrent lentement à ces nouveaux montages.

Reste à sécuriser ces pratiques, à encadrer la fiscalité, et à garantir la stabilité des acteurs du secteur.

Mais une chose est certaine : ce qui relevait hier du fantasme est aujourd’hui une réalité, encore marginale, mais bien concrète.

Et dans dix ans, acheter une maison avec des tokens fractionnés et un NFT de propriété… sera probablement aussi banal qu’un virement bancaire.

Par Marc Rodrigue

Arpentant le web depuis la fin des années 90 Marc Rodrigue a su développer une curiosité pour les nouvelles technologies le rendant passionné notamment de ces nouvelles monnaies numériques. Son but est simple : permettre à tout le monde de s'informer et d'apprendre davantage sur l'univers des crypto-monnaies.